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Communiquer avec son chat juste en plissant les yeux

08/12/2021

Communiquer avec son chat juste en plissant les yeux

Tout propriétaire d’un chat a probablement déjà remarqué cette expression faciale, similaire au rétrécissement des yeux chez l’homme lorsqu’il sourit, qui se produit généralement lorsque l’animal est détendu et satisfait. Ainsi, il suffirait de copier cette expression féline pour communiquer avec son chat. Dans une première étude sur le sujet, une équipe de psychologues a voulu vérifier si les chats se comportaient bel et bien différemment envers les personnes qui clignent lentement des yeux.

 


Dans un premier temps, des propriétaires ont été invités à cligner lentement des yeux en direction de leur chat dans leur environnement familial. Des caméras ont enregistré à la fois le visage du propriétaire et celui du chat. Les réactions des félins, avec ou sans interaction par “clignement” des maîtres, ont ensuite été comparées. Les conclusions montrent que les chats sont davantage susceptibles de cligner des yeux si leurs propriétaires ont eux-mêmes lentement cligné des yeux vers eux auparavant.

 


Les chercheurs ont ensuite voulu tester cette corrélation avec des personnes inconnues, avec qui les chats n’avaient eu aucun contact au préalable. Résultat : non seulement les chats leur répondent davantage en clignant des yeux, mais ils s’approchent plus volontiers d’une main tendue, lorsque la personne qui vient au contact cligne des yeux.

 


C’est la première fois que le rôle du clignement lent dans la relation chat-homme est étudié expérimentalement. Il est encore difficile de déterminer les raisons d’une telle communication par clignement. Les chercheurs l’interprètent comme un moyen de signaler des intentions pacifiques. En effet, un regard fixe peut, à l’inverse, être perçu comme une menace par les félins. Mais il est également possible que les chats aient développé cette expression en réponse à la réaction positive de leurs propriétaires.

 


Cette étude montre ainsi une réelle réceptivité entre le chat et l’homme, qui corrobore les données issues d’une série de travaux menés ces dernières années, indiquant que les chats sont beaucoup plus en phase avec leurs propriétaires qu’on ne le pensait auparavant. Les chats sont notamment plus sociaux avec les personnes qui sont attentives à leurs mimiques. S’ils semblent distants, il se peut donc que le problème provienne de l’homme, pas du chat. De même, les chats se font l’écho des traits de personnalité des humains avec lesquels ils vivent et peuvent réagir à leur tristesse. Ils peuvent également reconnaître leur nom, bien qu’ils choisissent de ne pas réagir la plupart du temps. Leurs liens avec l’homme sont donc étonnamment profonds.

 


Cligner des yeux pourrait donc renforcer la relation que nous entretenons avec le chat. Améliorer nos relations avec ces animaux sociaux pourrait également conforter leur santé émotionnelle et, de manière plus globale, assurer le bien-être des félins dans une variété de contextes, y compris les cabinets vétérinaires et les refuges.

 


Article rédigé et diffusé par la plateforme Vetitude.fr

Retrouvez les détails de cet article (liens, références) : https://www.vetitude.fr/communiquer-avec-son-chat-juste-en-plissant-les-yeux/

Les conséquences de la stérilisation chez le chien - Bilan 2021 sur appuis scientifiques

21/11/2021

Les conséquences de la stérilisation chez le chien - Bilan 2021 sur appuis scientifiques

Ce que l’on entend très souvent : 

-    La stérilisation prévient des cancers et des maladies. 

-    La stérilisation fait grossir le chien.
-    La stérilisation permet aux animaux de s’assagir.
-    La stérilisation résout les troubles de comportement (notamment les comportements agressifs). 

 

Ce que disent les études scientifiques et les rapports d’experts en 2021 : 

-    La stérilisation prévient de certains cancers et infections hormono-dépendantes (tumeurs mammaires malignes, cancer des testicules, cancer prostatique, adénocarcinome des glandes anales, pyomètre, hyperplasie prostatique…) mais elle influe sur le développement de cancers précoces (hémangiosarcome, mastocytome, ostéosarcome, lymphosarcome…).

 

Voici certains points négatifs qui ont été mis en évidence dans diverses études : 
 

-    La stérilisation pratiquée précocement (chiot et chien pré-pubert) est vectrice de problèmes ostéoarticulaires (rupture des ligaments croisés, dysplasie coudes - hanches, luxation de rotule).
-    La stérilisation est vectrice de troubles hormono-dépendants chez la femelle comme l’incontinence urinaire, la vaginite ou de dermatite péri-vulvaire.
-    La stérilisation pratiquée sur des sujets peureux - anxieux renforce l’hypersensibilisation comportementale. 
-    La cause primaire d’un comportement réactif chez le chien est rarement l’hypersexualité à proprement parlé. L’hypothèse d’une dérégulation psycho-émotionnelle ou d’un comportement acquis (plus ou moins sous l’influence hormonale) est plus probable. 
-    La stérilisation est vectrice de déficit immunitaire et de dysfonctionnements endocriniens (thyroïde, glandes surrénales).
-    La stérilisation altère les capacités cognitives du chien et augmente le processus de vieillissement.
-    La stérilisation altère de nombreux comportements sociaux et provoque des comportements d’hyper-réactivité. 
-    La stérilisation altère directement et par voie de conséquence, l’équilibre émotionnel de l’animal. 

 

L’impact de la stérilisation sur le comportement alimentaire du chien :

 

Elle minimise la sensation de satiété (augmentation de la sensation de faim). En conséquence elle peut rendre un chien très gourmand voire obsédé par la nourriture. Si le besoin énergétique d’entretien n’est pas respecté, il peut souffrir de surcharge pondérale voire d’obésité induisant de nombreux problèmes de santé. Pour y remédier, il est fréquemment recommandé de diminuer la ration de 20%. Ce qui peut être néfaste pour le chien souffrant déjà d’un problème de satiété. Des nouvelles données reviennent sur l’application d’un coefficient 0,8 (appliqué pour les animaux stérilisés) en faveur d’un calcul plus approprié aux nutriments présents dans la composition de l’alimentation proposée au chien. 

 

La restriction alimentaire (composition nutritionnelle et volume ingéré) peut provoquer de la frustration et du stress. Ce déficit a des impacts sur les réponses comportementales (nervosité, seuil d’irritabilité, prédation, agression, réactivité exutoire, comportement autocentré…) et l’équilibre global du chien.

 

Le choix d’une alimentation correctement protéinée et source de fibres spécifiques (apportant un effet de satiété important) est à favoriser. Le temps d’ingestion doit permettre d’apporter l’effet de satiété nécessaire à l’apaisement du chien. La texture des aliments proposés (la mâche, le croquant, le léchage …) est elle aussi à déterminer selon les besoins et les préférences de l’animal. Les croquettes ne sont pas une fatalité en ce sens, bien que très pratiques pour le propriétaire. Les conseils d’un professionnel (vétérinaire spécialisé en nutrition par exemple) peuvent être d’une grande aide car (comme sur la question de la stérilisation) il y a beaucoup de fausses croyances à ce sujet et de conséquences négatives sur la santé du chien.

 

En dernier lieu, il est important d’éviter la frustration apportée par certaines gamelles anti-glouton. Le chien ne doit pas avoir à lutter pour se nourrir car cela va à l’encontre du bien-être animal et renforce son état de stress chronique. Il est préférable de le faire réfléchir grâce à des bols et dévidoirs ludiques. Il est également possible de proposer une activité de nourrissage permettant simultanément d’allonger le temps d’ingestion et de pratiquer une dépense mentale sensorielle stimulante en semant la ration alimentaire dans une pièce (ou dans le jardin) afin que le chien flaire pour la trouver (plus facile avec les croquettes). Une variante de cette pratique consiste à utiliser plusieurs petits réceptacles contenant chacun une part de la ration qu’il faudra déposer à divers endroit d’une pièce avant que le chien ne vienne pour les trouver (comme pour une chasse aux œufs). 

 

Comment lutter contre la surpopulation ?

 

Pour des raisons de régulation des populations animales, la stérilisation reste la meilleure des solutions à ce jour. Cependant pour éviter les dysfonctionnements hormonaux et les effets négatifs d’une stérilisation classique type gonadectomie (ablation des organes reproducteurs et producteurs des hormones sexuelles), la ligature des canaux d’extrusion (vasectomie, epididymectomie pour les mâles. Ligatures des trompes chez la femelle) semblerait être une technique alternative intéressante. Elle éviterait l'inhibition des hormones sexuelles sur le reste du corps (influence sur les hormones endocriniennes, cérébrales…) et éviterait l’impact de certains comportements déviants (peur, réactivité ou au contraire certains hypo-comportements liés à l’extinction d’un comportement d’affirmation des sujets timides ou au tempérament incertain). 

 

Quelques conseils pour éviter les effets délétères de la stérilisation : 

•    Ne pas stériliser les animaux précocement (avant la fin de la phase pubertaire qui n’arrive pas au même âge selon la race du chien).
•    Ne pas stériliser de manière définitive, les mâles présentant des comportements de chevauchements, de marquage urinaire et ayant des comportements exacerbés (chien réactif, fugue) au moment des chaleurs des femelles. Il est conseillé vivement de tester l’implant hormonal (desloreline) en 1ere intension.
•    Demander conseils au préalable à un professionnel spécialisé dans le comportement (vétérinaire et comportementaliste ayant suivi une formation d’actualisation scientifique sur ce sujet précisément) afin de mesurer les bénéfices et les risques de cet acte sur un individu en particulier. Ceci dans le but de trouver des moyens d’anticipation et de prévention aux potentiels effets négatifs. 
•    Eviter la stérilisation des animaux présentant des hypersensibilités comportementales (peur, réactions agressives, sujets anxieux …).
•    Eviter la stérilisation de certaines races sensibles connues pour leurs réactions physiologiques liées aux dérèglements hormonaux. 
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Ma réflexion personnelle en qualité de comportementaliste : 


La stérilisation ne doit pas être pratiquée à la légère. D'autant plus si la solution de stérilisation est irréversible (ablation des ovaires chez la femelle et ablation des testicules chez le mâle). Elle doit impérativement faire l’objet d’une réflexion toute particulière afin de mesurer les bénéfices et les risques de cet acte médical. En appliquant un raisonnement basé sur les données scientifiques exposées ci-dessus, il est nécessaire de se poser certaines questions afin d'aider les propriétaires d’un chien à prendre une décision concernant la stérilisation ou non de leur animal. 


D’un point de vue physiologique

-    Cet animal souffre t’il (ou est-il prédisposé à) une pathologie hormonodépendante avérée dont le recours à la stérilisation est le moyen le plus efficace et le moins délétère pour sa santé ?
-    Le contexte environnemental de cet animal est-t ’il compatible à l’expression des symptômes des chaleurs chez la femelle et d’hyperexcitation sexuelle chez le mâle à des moments précis de l’année sans être vecteur d’effets néfastes (stress, douleurs, mal-être, reproduction, agression…). 
-    Cet animal a-t-il fini sa puberté et est-il assez mature pour ne plus être influencé par les conséquences d’une instabilité hormonale et d’une stérilisation précoce ?

 

Du point de vue du comportement

-    Cet animal a-t-il une stabilité émotionnelle assez importante pour supporter les conséquences négatives de la stérilisation sans en altérer son (homéostasie) équilibre ?
-    Ce chien vit-il dans un contexte structurant qui n’induira pas chez lui, un stress permanent ou un stress post-traumatique lors de mise en contact avec les divers stimuli présents dans son environnement ?
-    La personnalité propre de ce chien et ses besoins naturels de régulation (communication, prédation et reproduction) ne seront-ils pas altérés par la stérilisation ? Ne seront-ils pas exprimés par d’autres comportements adaptatifs de régulation (comportement autocentré par exemple) ? 
-    Pourra-t-il continuer à utiliser les modalités interactionnelles propres à son espèce sans subir les conséquences d’une dérégulation hormonale (propre à sa carte d’identité sémio chimique) sans souffrir de discrimination ou de harcèlement de la part de ses congénères ? 

 

J’ai bien d’autres questions en tête mais je souhaitais sensibiliser sur le fait qu’il n’est pas si simple de prendre la décision de stériliser son animal sans penser aux conséquences de cet acte.

 

En conclusion, de mon point de vue de comportementaliste où je mêle mon expérience et les données scientifiques recueillies, je pense que l’on minimise encore trop l’impact de la stérilisation sur l’animal.

Dans le cadre de la lutte contre la surpopulation et d’un point de vue de la responsabilité collective, il est évident que la stérilisation est nécessaire. Mais dans le cadre de la recherche du bien-être individuel, il est loin d’être anodin de stériliser un animal pour toutes les raisons évoquées au-dessus. 

 

Les recherches en la matière avancent pas à pas pour apporter des données complémentaires dans le calcul des bénéfices & les risques de cette pratique. Des solutions alternatives devraient émerger pour y remédier. Elles passeront forcement par la mise en place de lois de régulation et devront faire appel à la responsabilité et la sagesse humaine. Il faut rappeler que l'homme a un impact majeur sur le bien-être des animaux de compagnie. Espérons que nous y seront tous sensibles !  

 

Article rédigé par Valérie Cantaloube - Comportementaliste canin & félin.

 

Sources et références recueillies dans le livre blanc Capwelfare 2019 : 

Risque d’incontinence urinaire 7,8X augmenté que la chienne entière (Holt & thrusfiel.1998)
Conséquence d’une dysharmonie dans la relation homme-chien (De bleser & al.2011)
La vaginite est une affection fréquente qui rétrocède après les 1eres chaleurs (Johnson & al.1991)
Les risques de développement de cancers = (Hart 2010) – (Farhoody &al.2018) 
Les risques ostéoarticulaires = (Conrol.1993) – (Torres de la Vila & al.2013)
Les risques immunitaires (Sundburg & al.2016)
Les risques de surcharge pondérale et frustration alimentaire associée (Lefevre & al.2013)
Les risques de comportements agressifs chez la chienne (Farhoody & al.2018) – (O’Farrel & Peachy. 1990)
Les risques de comportements peureux chez la chienne (Balogh & al.2018)
L’agressivité chez le mâle n’est pas corrélée au taux de testostérone (Farhoody & al.2018)
Absence d’effets de la castration sur le comportement de divagation et sur la superficie du domaine vital du mâle (Garde & al.2016)
Les effets bénéfiques d’une stérilisation tardive sur la diminution des comportements indésirables (Etude Mac Greevy.2018)
Déficiences cognitives plus tardives chez le chien entier (Hart.2001)
Baisse des capacités lors d’une tache de performances spéciales chez les sujets gonadectomisés (Mongillo & al.2017)
Impact de la stérilisation sur la variabilité génétique (Karlsson & al.2007)
Recommandation individuelle de la stérilisation au cas par cas (Pamler & al.2012)
________________________________________
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Les bienfaits de l'os à moelle

04/11/2021

Les bienfaits de l'os à moelle

 

Comme d’habitude sur ce blog : « pas d’affirmations sans preuves ». C’est la règle. Et les os alors ?
 

C’est seulement en 2016 (Marx et al) qu’une étude de l’efficacité de la mastication d’un os a été publiée, avec, cerise sur le gâteau, la comparaison de 2 os différents. Et une étude de 2020 (Pinto et al) vient le confirmer…


ATTENTION : il ne s’agit pas de n’importe quel os, et les recommandations suivantes sont évidemment a bien suivre pour éviter des problèmes bien plus graves que le tartre, notamment perforation digestive (qui peuvent arriver avec les os plus fins et plus cassants), ou les excès de minéraux et troubles associés jusqu’à occlusion intestinale (qui peuvent arriver quand la quantité d’os consommé est trop grande) .

 

1- quel os donner pour limiter le tartre ?

 

On choisira un os à moelle de Boeuf plutôt que de Veau, pour qu’il soit plus dur. C’est le milieu du fémur qui est intéressant.
L’idée est que le chien puisse jouer avec l’os, en le mâchouillant, mais en le consommant le moins possible.
Il faut seulement veiller à ce que l’os soit assez gros par rapport au chien pour qu’il ne puisse pas l’avaler.

 

ATTENTION Donner un gros os rond (l’extrémité du fémur) est intéressant mais nutritionnellement plus risqué car l’os est facilement consommé (parfois totalement consommé) en 24 heures, et cela représente un très (trop) gros apport de minéraux… A éviter donc.

 

2- le retour du tartre est-il ralenti ou le tartre disparait-il ?

 

Avec l’os à moelle, le tartre disparait.
Dans l’étude de 2016, le tartre recouvre initialement les dents sur une zone représentant 38 à 42% de la surface dentaire. La surface couverte de tartre a été réduite de 70% en 12 jours de distribution d’un os de 125g chaque jour, et de -88% en 3 semaines, à raison de 1 os de 240 grammes par jour, à des chiens Beagle (poids 10-15kg).

 

Outre que le chien consomme trop facilement l’os spongieux (le gros os rond), la réduction de la surface couverte par le tartre est plus faible, c’est donc moins intéressant. Cela n’est pas confirmé dans l’étude de 2020.

 

3- est-ce risqué pour les dents ? la consommation d’os entraine-t-elle un risque de fracture dentaire ?

 

On ne constate aucune cassure ni attente dentaire ni dans l’étude de Marx et al, qui donne un os à moelle de boeuf assez grand tous les jours pendant 3 semaines, ni dans l’étude de Pinto et al.

 

4- est-ce que l’on peut donner un os aussi à un petit chien comme un yorkshire terrier ou un chihuahua ?

 

Pourquoi pas ? Il suffit d’adapter la taille de l’os au chien, pour qu’il ne puisse pas l’avaler. Rappelez vous que le Yorkshire est avant tout un chien Terrier, qui adore débusquer les lapins ! Quand au chihuahua, allez expliquer à celui de la photo que l’os n’est pas pour lui !

 

5- faut-il laisser ou retirer la moelle ?

 

Si le chien reçoit un os pas jour, et que son besoin calorique n’est pas très élevé, en effet, comme la moelle (la partie rouge opale qui se trouve au centre de l’os) peut être partiellement retirée pour éviter que le chien en consomme trop.

 

6- faut-il donner l’os cru ou cuit ?

 

L’étude de Marx et al. a été faite avec les os crus. L’étude de Pinto a été faite avec des os autoclavés (stérilisés), que l’on peut qualifier de cuits. Les deux donnent des résultats similaires contre le tartre.

 

Si vous demandez un os à votre boucher, ou si vous l’achetez au supermarché, au rayon frais ou congelé, sa qualité sanitaire doit permettre de le donner cru. En cas de doute, vous pouvez le faire bouillir quelques minutes.

 

7- quels sont les autres moyens de diminuer le tartre chez le chien ?


Jusque là, les preuves existaient de l’efficacité du brossage des dents, si il est quotidien et non sporadique (Buckley et al., 2011), de la consommation de certaines croquettes (Jansen et al., 1995), de l’apport d’un friandise spécialement distribuée pour ralentir le retour du tartre, avec des effets mesurés -17% de dépôt de plaque dentaire et – 45% de dépôt de tartre durant 4 mois (Hennet et al., 2006) et durant 70 jours dans une autre étude (Clarke et al., 2011).

 

Une ration ménagère non équilibrée (manque de protéines, calcium, vitamines) est à l’origine de troubles bucco-dentaires à long terme. Mais donnée seule, une ration ménagère (sans qu’il soit précisé si elle est équilibrée ou non) est associée a plus de risque de problèmes dentaires que des croquettes. D’où l’intérêt d’un os, sinon par jour, mais au moins une ou deux fois par semaine (là, pas de publication, c’est plutôt l’expérience de l’auteur qui parle !).

 

8- Quand on donne un os à moelle une ou 2 fois par semaine avec une ration ménagère, faut-il laisser Vit’i5 ou le supprimer les jours avec os ?


Si on donne un os à moelle de Boeuf, c’est justement parce qu’il est rongé et occupe le chien mais aussi parce qu’il est pas ou peu consommé. L’os apporte un peu de calcium et phosphore, mais vraiment peu. On doit laisser Vit’i5 , car il apporte certes calcium (et éventuellement phosphore) mais aussi les vitamines et oligo-éléments que le reste de la ration, et l’os, n’apportent pas.

 

Cet article a été rédigé par le Dr Vet Géraldine Blanchard - Blog : Cuisine à crocs

 

Sources…
Marx et al. Raw beef bones as chewing items to reduce dental calculus in Beagle dogs. Aust Vet J. 2016 ;94(1-2):18-23.
Pinto et al.  Evaluation of teeth injuries in Beagle dogs caused by autoclaved beef bones used as a chewing item to remove dental calculus. PLoS ONE, 2020; 15(2): e0228146.
Hennet et al. Effectiveness of an oral hygiene chew to reduce dental deposits in small breed dogs.J Vet Dent. 2006;23(1):6-12.
Clarke et al. Effectiveness of a vegetable dental chew on periodontal disease parameters in toy breed dogs.J Vet Dent. 2011;28(4):230-5.
Buckley et al. The impact of home-prepared diets and home oral hygiene on oral health in cats and dogs.Br J Nutr. 2011;106 Suppl 1:S124-7.
Jensen L et al. Reduction in accumulation of plaque, stain, and calculus in dogs by dietary means. J Vet Dent. 1995;12(4):161-3.

La balade exploratrice – Un geste santé pour le chien !

31/10/2021

La balade exploratrice – Un geste santé pour le chien !

Le chiens domestique est amputé de libertés fondamentales. Malgré la cage dorée et confortable que nous lui offrons et malgré tout l’amour que nous lui portons, il est un détenu dépendant de l’humain pour répondre à ses besoins vitaux (manger, se soulager, dormir, se détendre, se défouler…). Ce contexte de domestication le fragilise. Le manque de stimulations lié aux conditions de vie facile joue un rôle dans l’affaiblissement de ses capacités cognitives, sensorielles et émotionnelles. Beaucoup de chiens souffrent d’hypersensibilité et d’hyper-réactivité (agression, fugue, attaque de prédation, destructions, troubles compulsifs comme la gloutonnerie ou le besoin de lécher, malpropreté, aboiements intempestifs…). D’autres chiens, au contraire, sont peu réactifs (manque d’entrain pour jouer, pour courir …) et se renferment sur eux-mêmes en présentant un comportement léthargique et de lassitude (dort beaucoup, abandonne vite). Un autre phénomène naturellement lié aux conditions de vie et au mode relationnel que nous entretenons avec le chien est une source d’anxiété. On le connait sous le nom d’hyper-dépendance ou d’hyperattachement.


Selon les données éthologiques, la structuration d’un groupe de chiens n’est pas fondée sur le concept « dirigeant-dirigé » à l’unilatéral avec un sujet dominant qui gouvernerait dans son royaume. Chaque chien selon ses capacités, son expérience et sa personnalité, propose des initiatives permettant de répondre aux besoins essentiels (se nourrir, se reposer en sécurité, se reproduire…). 


Dans notre monde d’humains, le chien a principalement un rôle zoothérapeutique. Il est utilisé comme un élément participant à notre bien-être au quotidien. Il nous tient compagnie, il nous divertit, il nous attendrit, il nous protège et il nous rassure. Il doit s’adapter à la personnalité de chaque membre de la famille. Il doit supporter nos sauts d’humeur, notre rythme de vie et il doit se contenter des interactions que nous lui proposons. Pourtant certaines situations génèrent involontairement un stress récurent chez le chien (fougue des enfants, débordements d’affection des personnes en mal d’amour, propriétaire sédentaire …). De plus le chien est contraint à de nombreuses règles liées au contexte socioculturel et environnemental dont lequel il évolue.


Même s’il est impératif d’inculquer des règles de vie au chien afin d’éviter les accidents (chute d’un cycliste, agression d’un enfant, aboiements préjudiciables pour les voisins…) et de lui apporter une structuration mentale lui permettant d’’évoluer sereinement dans notre monde d’humains, il est nécessaire de lui offrir des moments de lâche prise et de liberté intellectuelle. 

 

La balade exploratrice que je propose ici utilise le fonctionnement relationnel propre à l’espèce canine en appliquant le lien d’affinité et de leadership du chien domestique (canis lupus familiaris).

 

Les avantages de la balade exploratrice : 

-    Elle permet d’enrichir la base de données sensorielles de l’animal (bruits, odeurs, ressentis tactiles, indications visuelles) afin de renforcer les bonnes réponses comportementales de l’animal face à tous types de stimuli (train, chevaux, école, marché, chat, chemin bitumé, terre, bourrasque de vent …).
-    Elle permet de stimuler le cerveau du chien qui devra réfléchir, analyser et répondre à son environnement (communication sémiochimique, mémorisation des données et balisage géographique …) pour guider son humain et pour se mettre à jour dans sa correspondance sociale. 
-    Elle permet de travailler sur la socialisation (rencontre avec d’autres chiens), la familiarisation (habituation au monde extérieur, humains, animaux…) et les apprentissages éducatifs (ordres directionnels et de contrôle).
-    Elle permet de répondre aux besoins en dépenses physiques du chien à condition de respecter son rythme individuel (chien arthrosique, chien actif, chien malade, petit chien, chien endurant …). 
-    Elle joue un rôle dans la régulation de l’homéostasie sensorielle et émotionnelle (équilibre interne) du chien car elle nourrit certains de ses besoins en influant sur ses réactions (prédation, frustrations, agression, fuite, boulimie, irritabilité …). Le chien se sent plus apaisé et engrange des données positives pour lui.  

 

La balade exploratrice adéquate vu par mon œil de comportementaliste. 


Il est impératif de respecter les possibilités physiques et mentales du chien pour lui proposer une balade adéquate afin de récolter les effets bénéfiques escomptés. Cela veut dire qu’il faut tenir compte de divers paramètres listés ci-après : 


-    L’état de santé physique : Il est important de faire un bilan vétérinaire une fois par an pour connaitre les faiblesses de son chien car elles devront être prise en compte dans le choix des terrains d’exploration que vous lui proposerez et dans la manière dont vous réagirez envers lui. Il est impératif de savoir si son animal ne souffre pas de douleurs, de dégénérescence locomotrice, d’embonpoint, de fatigue liée à l’âge ou à une maladie, d’une baisse des perceptions sensorielles de ses acuités visuelles, auditives, olfactives, gustative et tactiles (…) afin d’avoir des données précises sur ses possibilités et d’adapter la durée et le rythme de la balade.

-    La personnalité : Chaque individu à sa propre personnalité. La génétique et les expériences de vie (l’inné et l’acquis) font de chaque chien, un être unique. L’environnement global (les interactions sociales, les conditions climatiques, la nourriture ingérée, le budget temps accordé…) influent sur l’évolution et l’expression de ses comportements. Si votre chien a peur de certains stimuli, s’il est réactif à certains déclencheurs ou bien encore s’il est irrésistiblement attiré par certains éléments environnementaux, il est important d’en tenir compte pour adapter les contextes d’exploration proposés à votre animal. 

-    Le contrôle et l’apprentissage d’ordres directionnels : Pour pouvoir proposer une balade exploratrice dont le chien serait le leadership, il faut rester maitre de l’environnement et reprendre le lead ponctuellement pour éviter les accidents. Cela nécessite d’apprendre au chien lors de séances éducatives à écouter et collaborer en obéissant à vos directives (Stop, pas bouger, en avant, derrière, pas toucher, viens, au pied). Si votre chien peut avoir des réactions inappropriées, l’utilisation d’une longe et d’une muselière Baskerville seront des éléments de sécurité très utiles pendant la balade exploratrice. 

 

 

Cas pratique avec l’exemple de Craquotte (ma chienne).

 

       


Craquotte est une petite chienne de 6kgs (croisé pinsher) hypersensible. Elle est issue de l’ile de la réunion et souffrait d’un syndrome de privation sensorielle ainsi que d’un stress post-traumatique. Les cicatrices présentes autour de son cou sont les tristes vestiges de son histoire passée. Elle présente un tempérament de chien féral (chien de la rue). Elle n’apprécie pas forcement la proximité des humains non-familiers et elle a un seuil de tolérance faible envers certains de ses congénères lorsqu’ils sont plus grands, trop volubiles ou trop insistants.  


Elle est arrivée à la maison à l’âge d’un an et demi. A l’époque, elle était malpropre, elle ne connaissait aucuns apprentissages éducatifs et elle était très apeurée par de nombreux stimuli environnementaux (phobie complexe). Cependant elle a présenté dès le départ, un grand intérêt pour l’exploration notamment par le sens olfactif. 

Après 5 ans de vie commune et une désensibilisation progressive, Craquotte est à ce jour, une petite chienne bien dans ses pattes et très obéissante. Elle restera toujours fragilisée et réactive mais ses comportements sont plus pondérés et lui permettent de répondre correctement au contexte de vie proposé à ce jour.  

Pour apaiser Craquotte et lui permettre de se familiariser aux stimuli qui la font réagir avec tant d’émotivité, je lui propose tous les matins une balade exploratrice en partant de la maison. Nous avons la chance d’habiter dans une zone riche en itinéraires variés car nous avons au choix, la ville (marché, gare, magasins…), le village historique, la forêt, un grand parc avec des étangs et des zones résidentielles autour de chez nous. 

Pour exploiter tous les bienfaits des balades exploratrices , il a fallu respecté plusieurs étapes détaillées ci-dessous : 

 

  • Tout d’abords, j’ai appris à Craquotte à obéir parfaitement dans tous les contextes (ville, forêt…). C’est la clé pour pratiquer la balade exploratrice en toute sécurité. Elle se stoppe dès qu'elle arrive au bord d'un trottoir et elle ne traverse jamais sans moi. Elle s'arrête dès que je lui dis "Stoppe" et ne bouge plus lorsque je lui dis "Pas bouger". Elle n'approche aucun stimulus (autre chien, enfant, vélo...) lorsque je lui dis "Tu laisses". Elle ne touche pas les détritus ou denrées alimentaires jetées par terre lorsque je lui dis "Pas toucher". Elle revient au rappel et marche à côté de moi lorsque je lui dis "Au pied". Elle se place derrière moi lorsque je lui dis "Derrière". Cette dernière commande est très utile pour reprendre le lead aux abords d'un croisement, d'une voie sans visibilité ou si nous voyons au loin, une personne qui appréhende de nous croiser (car elle a peur des chiens ou parce qu'elle se promène avec un chien réactif ou peureux).  

  • Ensuite, j’ai renforcé son sens olfactif en faisant des jeux de fouille.

  • Puis j’ai renforcé notre lien en faisant de jeux de recherche (friandises et champignons).

  • En parallèle, j’ai conditionné ma chienne au retour à la base (cherche maison) pour qu’elle apprenne à pister et me guider. Cela me sert également de signal de fin lors de la balade exploratrice.

  • Puis je l’ai conditionné à me proposer un itinéraire selon son envie du moment. Je me suis imprégnée du positionnement de l’humain derrière son chien qui est utilisé dans la discipline du mantrainling (recherche d’humain). A partir du moment où je prononce le code « On va où ? », elle sait qu’elle a le droit de partir là où elle le souhaite et je la suis.

  • Dès que nous croisons un chien, un enfant, une voiture, un passage piéton, Craquotte ralentit et attend. Elle me regarde afin que je lui dise ce qu’elle doit faire. Une fois le stimulus passé, je lui dis « En avant » afin que je puisse me repositionner derrière elle puis je la laisse repartir à ses expériences sensorielles (sentir, regarder, se rouler par terre, gratter, s’exprimer par les fluides, tourner à droite, faire demi-tour…).  

  • Je respecte son rythme, je respecte son itinéraire même si parfois je me retrouve dans des endroits moins agréables pour moi (comme sur les photos illustrant cet article).

 

J’ai conscience que c’est son moment et qu’il est indispensable à son bien-être et son enrichissement. C’est notamment grâce à cela qu’elle est plus apaisée, qu’elle tolère plus les humains non-familiers et les autres chiens. Je me délecte de la voir si bien chaque jour donc je reste toujours très calme et je me laisse porter par l’instant. Cependant je reste vigilante (mais discrète) aux stimuli environnementaux car je suis la responsable légale de ma chienne et je dois veiller à ce qu’elle ne créé aucune nuisance ni qu’elle ne soit la source d’aucun danger. Mais j’essaie toujours de réagir posément et par anticipation pour ne pas influer sur ses réactions émotionnelles (sauf lorsque je renforce ses bonnes réactions).

  • Une fois que le temps alloué à sa balade exploratrice est écoulé, je lui donne l’indication « Cherche maison ». Elle se met en mode travail à ce moment-là pour effectuer une séance de housetrailing et me ramène à bon port. Une fois arrivée, je la félicite et je lui donne son repas du matin.

Craquotte ne présentant ni trouble alimentaire compulsif (elle mange doucement sa gamelle et elle ne mange rien à l’extérieur) ni besoin fort de prédater (attaque de prédation ou pistage du gibier), je respecte l’ordre naturel des phases rythmiques de prédation (phases de nourrissage psychique et physique). La phase consommatoire étant antérieure à la phase de satiété, je lui propose donc une balade exploratrice le matin avant de lui proposer une bonne gamelle qui vient finir de la rassasier et de l’apaiser. 

 

         

 

Article écrit par Valérie Cantaloube - Comportementaliste pour chien et chat

Donner de la viande crue à son animal. Qui l'eut cru !

25/10/2021

Donner de la viande crue à son animal. Qui l'eut cru !

Donner une alimentation qui apporte plaisir, apaisement et satiété est une clé essentielle au bien-être et à l'équilibre psychique de l'animal. Celui-ci doit pouvoir prendre le temps de sentir, gouter, mastiquer, lécher et croquer. Il doit pouvoir manger sans être frustré ni se sentir importuné ou en danger. Cela veut dire qu'il faut tenir compte de ce que nous lui proposons à manger mais il faut également tenir compte de facteurs environnementaux (endroit du nourrissage, temps de nourrissage, activités autour du nourrissage, moment du nourrissage ...) afin qu'ils soient adaptés à ses besoins spécifiques.


Plusieurs formes alimentaires nous sont proposées à ce jour pour nourrir nos chiens et nos chats (croquettes, pâtée, BARF, ration ménagère, ration mixte ...). Le tout est de choisir celles qui sont adaptées à l'individualité de notre animal (physiologique et psychologique). Pour y arriver, il faut prendre en compte les bénéfices/risques de chacune d'entre elles. Le plus sage est de se faire conseiller par un spécialiste en la matière afin de ne pas commettre d'erreurs car la nutrition est une vraie science qu'il faut savoir maitriser. 


Les conséquences d'un déficit nutritionnel ne sont pas forcément visibles immédiatement. Elles peuvent apparaitre au bout de quelques mois, voire des plusieurs années. Elles peuvent être graves voire fatales pour l'animal (parasitose, dénutrition, dégénérescence cellulaire, malformation, maladie chronique, affection ou tumeur...).


Ce que l'on sait moins, ce sont les conséquences lors d'une prise alimentaire répétée sous certaines formes. Elles peuvent être dangereuses pour l'environnement de l'animal comme l'explique très factuellement (rapports d'études à l'appui), le Dr.Devaux Charlotte (spécialiste en nutrition vétérinaire) dans l'article ci-dessous sur l'ingestion de viande crue. 


Loin de moi l'idée de vouloir faire culpabiliser ou d'accabler ceux qui donnent du cru à leurs animaux, il me semblait important (par respect pour eux et pour leurs animaux), de leur apporter des indications complémentaires. Cela vaut également pour ceux qui n'auraient pas encore essayé et qui se poseraient des questions à ce sujet.


Pour ma part, je ne mangerai pas de viande crue ou de poisson cru tous les jours par peur des risques de la contamination par les micro-organismes que cela comporte. Il me semble donc naturel de ne pas faire subir ce risque à mes animaux. Cependant chacun est libre de ses choix. Il est important dans tous les cas, de comprendre la teneur de ceux-ci afin de prendre des décisions responsables et bienveillantes envers nos animaux. Cet article pourra peut-être vous y aider et c'est dans ce but uniquement que je le partage ici. 


Bonne lecture à vous !

 

Article publié le 13.10.2021 par le Dr. DEVAUX Charlotte (vétérinaire spécialisée en nutrition) – Source linkedin

https://www.linkedin.com/pulse/la-mode-de-viande-crue-tue-charlotte-devaux/

 

Le cru est considéré par ses adeptes comme la panacée absolue, capable de guérir jusqu’à la leishmaniose. Dans une étude sur les motivations des propriétaires à donner un régime cru à leur animal, la première était « pour respecter la nature carnivore ancestrale du chien », et la deuxième « pour donner au chien une alimentation plus saine » (Morelli et al. 2019). Mais le cru est-ce plus sain ?


La viande crue est avant toute chose un aliment contaminé. Durant la vie de l’animal le muscle est stérile mais lors de l’abattage l’étape d’éviscération et de retrait de la peau répand des bactéries superficiellement sur la carcasse. La viande devient alors un aliment contaminé. Lorsque celle-ci est broyée les bactéries sont disséminées dans tout l’aliment. C’est pourquoi les viandes hachées sont considérées comme des produits fragiles à consommer rapidement et cuit à cœur.


Petit tour d’horizon de la littérature concernant la contamination des aliments à base de viande crue :

-      Canada 2002 : 80% des rations BARF maison étudiées sont contaminées par des salmonelles. 30% des chiens consommant ces rations les excrètent dans leurs selles contre aucun de ceux mangeant un aliment industriel (Joffe and Schlesinger 2002).

-      Etats-Unis 2003 : diagnostic de septicémie dû à une salmonellose sur deux chats présentés pour autopsie. Ils étaient nourris au BARF maison. Les mêmes salmonelles ont été retrouvés dans les organes des chats et sur la viande de bœuf crue utilisée pour les nourrir (Stiver et al. 2003). 

-      Canada 2005 : sur 25 aliments crus pour chiens et chats analysés des coliformes ont été retrouvés dans tous les échantillons. 64% des aliments contenaient des Escherichi coli, 20% des salmonelles, 20% des clostridium et 4% des staphylocoques dorés. Une souche toxinogène de Clostridium difficile a été isolée dans un aliment à base de dinde (Weese, Rousseau, and Arroyo 2005).

-      Royaume-Uni 2005 : 70% des échantillons de viande de poulet vendus au détail (boucherie et supermarchés) pour la consommation humaine étaient contaminés par des campylobacter et 4% par des salmonelles (Meldrum and Wilson 2007).

-      Canada 2006 : les chiens d’assistance nourris au cru (soit 20% des chiens étudiés) ou recevant des oreilles de cochon étaient plus à risque d’héberger des salmonelles et des Escherichia coli. La conclusion de l’étude était : "Nous recommandons que les chiens nourris à la viande crue soient exclus des programmes d'intervention assistée par l'animal. Nous recommandons également d'éviter de nourrir les chiens avec de la viande crue dans les foyers où vivent des personnes immunodéprimées. " (Lefebvre et al. 2008)
-      Etats Unis 2014 : sur 480 échantillons de croquettes analysés, un contenait des salmonelles et l’autre des Listeria soit un taux de contamination des croquettes de 0,4%. Sur les 253 aliments crus analysés, 88 étaient contaminés au choix par des salmonelles, des listeria ou des escherichia coli. Cela représente un taux de contamination des aliments crus de 35% (Nemser et al. 2014).

-      Etats unis 2017 : 78% des aliments à base de viande crue pour chats étudiés contenaient des entérobactéries résistantes (beta-lactamase à spectre étendu). 90% des chats consommant ces aliments excrétaient ces bactéries dans leurs selles contre 6% des chats consommant des croquettes (Baede et al. 2017).

-      Australie 2017 : 96% des chiens ayant déclenchés une polyradiculonévrite aigue (pouvant être provoquée par campylobacter) ont consommé du poulet cru contre 26% des chiens témoins. Les chiens ayant eu une polyradiculonévrite étaient 9,4 fois plus susceptibles d'être positifs pour Campylobacter spp par rapport aux chiens témoins. La conclusion de l’étude est « La consommation de poulet cru est un facteur de risque de développement de polyradiculonévrite chez les chiens » (Martinez-Anton et al. 2018).

-      Floride 2017 : un chiot mort d’une entérocolite bactérienne due à une salmonelle retrouvée dans son aliment cru. Deux chatons persans morts après qu’un aliment cru contenant trois sérovars différents de Salmonella a été introduit dans l’élevage (Jones et al. 2019).

-      Pays-Bas 2018 : sur 35 aliments broyés crus industriels de 8 marques différentes des Escherichia coli résistantes (productrice de beta-lactamase à large spectre) ont été retrouvées dans 80% des produits, des listeria dans 54% et des salmonelles dans 20% des produits. Concernant les parasites 22% contenaient des sarcocystis et 6% des toxoplasmes (Bree et al. 2018).

-      Royaume-Uni 2019 : 60 aliments crus industriels de 10 fabriquant différents ont été analysés. Ils contenaient TOUS des enterobactéries dont 50% plus que la limite légale. 2 échantillons contenaient plus de clostridium perfringens que la limite légale. 7% contenaient des salmonelles et 5% des campylobacters (Hellgren et al. 2019).

-      Italie 2019 : 28 % des personnes nourrissant leur chien au cru vivent avec des femmes enceintes, de jeunes enfants, des personnes âgées ou des malades chroniques (Morelli et al. 2019).


-      Brésil 2020 : 35% des chiens nourris au cru étudiés étaient en contact avec au moins une personne à haut risque d'infection (moins de 5 ans, plus de 65 ans, personne immunodéprimée ou femme enceinte). Les analyses de selles ont montré que les chiens nourris au cru avaient 30 fois plus de risque d’être porteur de salmonelle (Viegas et al. 2020).

-      Royaume-Uni 2020 : 47 chats ayant consommé un aliment à base de gibier cru contractent la tuberculose. 83 autres chats sont diagnostiqués atteints mais ne développent pas de symptômes. 4 propriétaires et une vétérinaire sont contaminés. L’aliment est rappelé par le fabricant pour échec de l'inspection réglementaire des viandes de gibier (O’Halloran et al. 2020).


Loin d’être plus sains, les aliments crus, surtout ceux industriels et broyés sont des aliments contaminés potentiellement vecteurs de bactéries multirésistantes. Ils représentent un danger pour la santé publique. Les animaux nourris au cru ne devraient jamais être en contact avec des publics sensibles : jeunes enfants, femmes enceintes, personne âgées ou immunodéprimées.

 

Le saviez-vous . Info.7 = Le 6e sens animal

14/10/2021

Le saviez-vous . Info.7 = Le 6e sens animal

De nombreuses études menées sur les oiseaux, les insectes et les mammifères (dont les animaux de compagnie) montrent que les plantes, les bactéries, les vertébrés et les invertébrés ont tous une sensibilité au champs magnétique terrestre. Mais qu’en est-il chez l’homme ?

Une étude menée en 2019 par le géophysicien « Joe Kirschvink » révèle que le cerveau humain peut également détecter et traiter de manière inconsciente les variations magnétiques de la terre. 

Les moyens technologiques proposés à l’homme moderne pour effectuer un repérage spatial (carte routière ou GPS) ne nécessitent donc plus de faire appel à ce 6e sens inné nommé « Magnétoréception ». Il est pourtant utilisé de manière intuitive (combiné aux autres sens) chez les animaux pour se guider et trouver leur chemin. Encore une fonctionnalité naturelle qui pourrait optimiser notre sens de l’orientation qui est mise de côté sous le coup de l’évolution humaine. Dommage, non ?

 

Article rédigé par Valérie Cantaloube comportementaliste.
Informations extraites du livre de Jessica Serra « Dans la tête d’un chat »