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Comment redonner à son chien de compagnie un rôle de chien d'utilité ?

26/01/2021

Comment redonner à son chien de compagnie un rôle de chien d'utilité ?

Le sens olfactif est un des sens utilisé en priorité par le chien. Il lui permet d’analyser et de comprendre son environnement. Grâce à un système organique complexe, le chien enregistre un nombre important de particules chimiques constituant le monde qui l'entoure (les effluves des humains et des animaux passés par-là, la composition des feuilles et de la terre…). Après récupération de toutes ces données, le chien traite (tel un ordinateur) et analyse son environnement. Ainsi il est capable de trouver ou retrouver un nombre incroyable d’éléments environnementaux (détection de drogues, d’une personne disparue, d’une maladie…). C’est un trésor merveilleux qu’il est simple d’exploiter lorsque l’on a compris comment cela fonctionnait. Je vous livre à présent les étapes d’un exercice simple. Retrouver la maison ! 

 

Voici les étapes à suivre pour y arriver : 

 

- 1ere étape : Faire une association du mot "cherche" avec l'activité de flairage en dispersant des petits morceaux de friandises dans l’environnement (d’abords à la maison puis dans le jardin ou devant l’immeuble puis en balade dans un espace vert puis en forêt ou dans les champs (…).

 

- 2e étape : Conditionner le chien en associant le mot "Maison" dès que vous revenez de balade et que vous êtes devant la maison. 

 

- 3e étape : Faire une séance de mantrailing (il existe des clubs qui le proposent en demi-journée ou journée découverte) pour comprendre le positionnement de l’humain par rapport à son chien et les attitudes à avoir (et surtout à ne pas avoir) pour ne pas l’influencer dans sa prise de décision concernant le chemin à prendre.

 

- 4e étape : Apprendre les ordres directionnels de base à votre chien (Stop, au pied, pas bouger, aller) pour pouvoir maitriser les déplacements de votre chien sans créer de situations dangereuses pour lui et les autres (passage de vélos ou de voiture, croisement de chiens…).

 

- 5e étape : Demander au chien de vous ramener à la maison en commencer par une distance courte (sans trop de stimulations environnementales).

 

- 6e étape : Augmenter la distance entre l’endroit de départ de la recherche et le point d’arrivée. Et ce en l’habituant au fur et à mesure des balades. 

 

- 7e étape : Augmenter les distractions environnementales (passages dans des endroits plus mouvementés, plus fréquentés) pour que le chien apprenne à bien se concentrer sur son travail.

 

- 8e étape : Entrainer le chien dans tous les contextes possibles (forêt, ville, parc…). Avant de réagir donc d’influencer le chien, contrôler grâce au GPS de votre téléphone si la piste qu’emprunte votre chien va vers le bon lieu d’arrivée ou non car parfois il semble se tromper mais il prend juste un chemin inconnu pour vous.

 

Choses à savoir pour que cela fonctionne :

- Le chien doit être motivé et parfaitement d’accord pour faire cette activité. 
- Il est préférable d'équiper son chien d'un collier avec n.de téléphone, d'un harnais réfléchissant sur lequel vous accrocherez une grande longe plate (entre 7 à 10m). N'hésitez pas à vous munir de gants et d'un gilet réfléchissant pour être bien visible des autres personnes.
- Le maitre bienveillant s’assure que son chien n’ait ni faim, ni froid, ni peur, ni de douleurs.
- Il ne faut jamais s’énerver ou punir le chien qui piste. S’il ne fait pas bien, c’est que le maitre ne lui a pas bien indiqué comment faire.
- Il faut toujours récompenser le chien lorsqu’il arrive à la maison. Même s’il est parti sur une autre piste ou s’il a arrêté de pister avant d’arriver au bon endroit.

 

Les avantages de cette activité


- Renforcement du lien de confiance entre le chien et son humain. Le maitre doit lâcher prise car c’est le chien qui guide ! 
- Renforcement de la confiance du chien en lui-même Ce qui joue nettement sur la baisse de l’anxiété et de l’hyper-dépendance.
- Dépense physique lors de la balade (avec plaisir, motivation et confiance) donc bénéfice sur la santé.
- Stimulation cognitive (récupération des données sensorielles, réflexion, analyse, prise de décision, gestion de l’espace et de l’environnement) extrêmement positive pour le chien.
- Satisfaction voire fierté du maitre lorsque son chien trouve la piste.

Cette activité est bénéfique en tous points pour le binôme homme/animal. Quel que soit la race et la taille de votre chien, elle est à la portée de tous. Elle est gratuite et est à consommer sans modération ! Par la suite, vous pourrez faire des variantes en demandant au chien de vous ramener à la voiture, en lui demandant de trouver des champignons lors de la cueillette à l’automne (..).

Une bonne alimentation favorise la bonne santé !

08/06/2020

Une bonne alimentation favorise la bonne santé !
  • Il faut respecter ses besoins individuels en matière de volume alimentaire ingéré car cela apporte la satiété, régule les frustrations alimentaires et influe sur l’anxiété, l’agressivité et la prédation. 

 

  • Il faut respecter la fréquence des repas (2 repas par jour ? 3 repas par jour ?). Il n’y a aucune règle en la matière qui prévaut sur le respect des besoins individuels de l’animal.

 

  • Il faut trouver l’endroit idéal afin que l’animal ne se sente pas « en danger ». Il doit être loin de toutes perturbations environnementales afin d’éviter la protection de ressources et de lui permettre de manger sereinement. De plus il faut adapter le réceptacle au fonction de ses besoins pour qu’il ne ressente pas de douleurs, de peur ni de contraintes pour accéder à sa gamelle (support pour les grands chiens, accessibilité pour les animaux douloureux ou ayant un problème handicapant, bruit effrayant des gamelles en inox pour certains …).

 

  • Il faut respecter la phase digestive qui vient terminer la phase de nourrissage. L’animal doit pouvoir éliminer le trop-plein (aller faire ses besoins) et se reposer pour assimiler correctement le bol alimentaire ingéré.

 

  • Il est indispensable de contrôler l’état de santé de l’animal avec un vétérinaire afin d’éliminer tout souci technique qui pourrait rendre le moment du nourrissage et de traitement des nutriments douloureux. Pour que le plaisir et l’apaisement liés à ce besoin fondamental soient optimisés, il est important de veiller à ce que l’animal ne ressente pas de douleurs. Celle-ci peut être d’origine dentaire, gingivale, œsophagienne, gastrique, intestinale, anale, rénale, vésicale, urétrale (..) et pourrait être en relation avec une alimentation inadaptée aux fonctions organiques individuelles de l’animal.

 

Beaucoup de chiens et de chats présentent des troubles du comportement liés à une alimentation inadaptée. En voici quelques exemples non exhaustifs : Agitation après la prise alimentaire, chevauchements, ingestion d’objets (PICA), ingestion de selles (coprophagie), démangeaisons et troubles cutanés, léchage des pattes ou du sol, troubles digestifs (gastrite, hépatite, pancréatite, flatulences, selles molles…) troubles urinaires (spasmes douloureux, insuffisance rénale, cristaux ou calculs urinaires…), boulimie (gloutonnerie), agressivité autour de la gamelle (…).

 

Certaines races ont des sensibilités spécifiques dont il faut tenir compte (cutanées, digestives, rénales…). Certains individus peuvent également avoir des pathologies, déficits organiques, des affections ou des malformations (Shunt porto systémique, MICI, tumeur…). 

Toutes ces raisons expliquent qu’il est important de bien surveiller l’animal afin de s'assurer qu’il soit en bonne santé et que l’alimentation proposée soit cohérente avec ses besoins spécifiques (physiologiques et psychologiques).

Pour connaitre les types de nourriture (croquettes, pâtées, aliments faits maison, BARF…) et trouver les plus adaptées à votre animal, vous pouvez également consulter le site vétérinaire indépendant dédié à la nutrition animale : http://blog.cuisine-a-crocs.com/

Vous êtes à présent sensibilisés sur la nécessité de respecter les besoins propres de nos chiens et de nos chats à ce sujet. Cependant si vous avez besoin d’aide pour mettre en place les meilleures solutions afin de répondre aux besoins personnels de votre animal et éviter les troubles du comportement alimentaire, pensez à demander conseils à un professionnel en la matière.


Article rédigé par Valérie Cantaloube (comportementaliste pour chien et chat).

Confinement : Une expérience commune pour mieux comprendre les ressentis de nos chiens et nos chats

10/05/2020

Confinement : Une expérience commune pour mieux comprendre les ressentis de nos chiens et nos chats

Cette introduction s’imposait pour vous expliquer pourquoi la vie de nos animaux de compagnie n’est pas toujours aussi facile que l’on croit. Malgré toutes les contrariétés que nous avons subies, cette page de notre histoire nous a également permis de tirer des leçons de vie. La sagesse, la solidarité, l’espoir, le respect sont des notions bénéfiques qui ont été très présentes ces derniers temps et nous ont fait du bien. 

 

Mais la frustration et la peur étaient présentes également. Le sentiment d’une liberté bafouée (un mal pour un bien certes) ; L’isolement et l’impossibilité d’être avec sa famille, ses amis pour se réconforter ; L’incertitude du lendemain (Vais-je avoir de quoi manger ? De quoi me laver ?) ont fragilisé notre équilibre.

 

Beaucoup de nos besoins fondamentaux ont été perturbés. Le besoin de pratiquer ses passions, ses hobbies pour se défouler et s’exprimer (sports et activités communes par exemple), le besoin d’explorer et de découvrir (les voyages, les randonnées…), le besoin de partager et d’apprendre (l’école, les formations en tout genre) sont des exemples concrets et actuels. Mais malgré l’impact psychologique palpable que cette expérience de vie a provoqué, nous savons TOUS qu’elle aura une fin. Nous pouvons ainsi nous raisonner et nous rassurer. Nous pouvons apporter un peu de contrôle sur ces émotions douloureuses de peur et d’angoisse afin de ne pas sombrer dans un état de mal-être profond.

 

Avez-vous remarqué les mots que j’ai notés en couleurs ? Relisez-les et vous comprendrez pourquoi je souhaitais écrire cet article aujourd’hui. Ce confinement est une aubaine pour permettre de comprendre le quotidien de nos animaux de compagnie. Eux vivent avec les contraintes évoquées ci-dessus tout au long de leur vie. La peur, la frustration, l’équilibre émotionnel, les ressentis négatifs et positifs, les besoins fondamentaux, la sécurité, le contrôle sur une situation (...). Tout ce petit cocktail d’expériences, de rencontres, d’apprentissages, de liens sociaux, d’exutoires sont indispensables pour  tous les êtres vivants dotés de sensibilité. Je parle là de tous les animaux qui nous entourent et plus particulièrement de nos animaux de compagnie.

 

Nous avons un contrôle quasi-total sur la vie de nos chiens et nos chats et nous nous devons de nous demander si cela est une bonne chose pour eux. Le contrôle sur la nourriture que nous leurs donnons (qualité, quantité et fréquence des repas), sur leur sommeil (le lieu, le couchage imposé, la sécurité), les activités (les jeux, la prédation, les apprentissages), les relations sociales (balades et jeux avec des copains mais également familiarisation avec les espèces qui ne sont pas les leurs). N’oublions pas qu’un humain ne parle ni chien ni chat. Nous créons un langage commun avec nos animaux (des rituels, des intonations de voix, une gestuelle …). Mais rien n’est inné et les erreurs de compréhension sont fréquentes.

 

Répondre aux besoins fondamentaux d’un animal c’est respecter les besoins propres de son espèce, de sa race en particulier et SURTOUT les besoins spécifiques de l’individu. Chacun est unique. Nous ne sommes ni notre frère ni notre sœur. Nous ne sommes ni notre père ni notre mère. Nous avons nos propres ressentis émotionnels, nos propres capacités d’apprentissage. Ainsi nos motivations et nos besoins ne sont pas identiques à ceux des autres. Nous sommes tous différents et nous devons tous essayer de nous adapter tant bien que mal à une société commune en faisant de notre mieux. C’est exactement la même chose pour les animaux.

 

Un esprit sain dans un corps sain est indispensable pour être en harmonie avec soi-même et les autres ! La privation et la frustration ne permettent pas d’apporter un équilibre émotionnel et peuvent provoquer un mal-être chez nos animaux. Ce mal-être qui n’est pas forcement palpable de prime abord est délétère pour l’animal et des troubles physiques ou psychologiques peuvent apparaitre (Maladies causées par le stress et l’anxiété, agression, déprime, hyperactivité, destruction, peur...).

 

Il est important de respecter les besoins de chaque animal en évitant les privations. Je vous en propose une liste non exhaustive pour mieux comprendre de quoi je veux parler.

 

  • Priver un animal de sortie fréquente pour se soulager sous prétexte qu’il peut se retenir longtemps.
  • Priver un animal de soin lorsqu’il est malade, douloureux ou qu’il est âgé.
  • Priver un animal d’une alimentation qui lui convient, qui le rassasie et lui apporte de l’apaisement.
  • Priver un animal de moments d’exploration où il peut stimuler ses sens et apprendre beaucoup de choses.
  • Priver un animal d’un (voire de plusieurs pour les chats) endroit où rien ne viendra perturber son repos et son sommeil réparateur.
  • Priver un animal d’une échappatoire, d’un défouloir qui lui est indispensable à son équilibre mental.
  • Priver un animal de rencontrer des congénères afin de pouvoir enfin s’exprimer dans le même langage.
  • Ne pas respecter l’intégrité d’un animal à cause d’une promiscuité qui l’oblige à supporter les contacts, les caresses, les stimulations qu’il n’aurait pas choisis d’avoir.

 

Et voici quelques questions que nous pouvons nous poser pour savoir si nous n’appliquons pas involontairement des privations à nos animaux de compagnie.

 

  • Pourquoi mon animal détruit des objets, des meubles ?
  • Pourquoi il vole dans la poubelle ?
  • Pourquoi il aboie lorsque je ne suis pas là ?
  • Pourquoi il est si méfiant lorsqu’on croise d’autres animaux ?
  • Pourquoi il ne supporte pas tel ou tel congénère et présente tant d’hostilité ?
  • Pourquoi est-il aussi calme ou timide ?
  • Pourquoi se gratte-t-il ou se lèche-t-il autant ?
  • Pourquoi se rue-t-il sur sa gamelle et dévore-t-il son contenu en si peu de temps ?
  • Pourquoi miaule- t-il, me sollicite-t-il si tôt le matin ?
  • Pourquoi n’est-il pas propre alors qu’il est adulte ?

 

La liste de tous ces « pourquoi » est longue et il est important d’observer l’animal afin de savoir si les conditions de vie et l’environnement qui lui sont proposés sont en adéquation avec ses besoins fondamentaux.

 

Comme vous l’aurez compris, l’expérience de confinement que nous avons vécue ces dernières semaines nous a permis de ressentir pour certains d’entre nous, des émotions et des sentiments liés à l’impossibilité de vivre comme nous le souhaitons. La privation d’un certain nombre de nos libertés, la promiscuité et l’impossibilité de contrôler sa propre existence sont des facteurs anxiogènes qui agissent sur le bien-être et l’épanouissement personnel. C’est exactement la même chose pour les animaux. Il était donc nécessaire pour moi (en qualité de comportementaliste) de pouvoir écrire ce message afin d’éveiller les consciences de certains et d’échanger à ce propos avec tous ceux qui le souhaiteraient.

 

Auteur : Valérie CANTALOUBE (Comportementaliste pour chien et chat)
Site source : valeriecantaloube.com

 

 

 

Qu'est-ce que l'EMDR modèle animal ? 

11/04/2020

Qu'est-ce que l'EMDR modèle animal ? 

Qu’est-ce que l’EMDR ? Cette abréviation veut dire « Eye movement desensitization and reprocessing ». Ce qui signifie : « Désensibilisation et retraitement par le mouvement des yeux ».

 

A quoi sert l’EMDR ? C’est une thérapie brève utilisée depuis la fin des années 80 pour traiter les états émotionnels exacerbés liés au stress, à l’anxiété et à la peur (phobie, angoisse …). Chez l’humain, ce protocole de soins (développé par la psychologue américaine Francine Shapiro) est régulièrement utilisé pour réguler les ressentis émotionnels négatifs liés à une expérience douloureuse (physique ou mentale). Cette thérapie a largement été utilisée chez les combattants traumatisés par la guerre et atteints de stress post-traumatiques afin de contribuer à leur guérison psycho-émotionnelle.

 

Est-elle efficace ? Cette technique de désensibilisation émotionnelle est reconnue par les grandes instances internationales de la santé telles que la haute autorité de la santé (l’H.A.S) et l’organisation mondiale de la santé (l’O.M.S). Elle permet de traiter, au niveau cérébral, les conséquences de certaines pathologies comportementales telles que la dépression, diverses phobies (sociales, alimentaires, environnementales…), les troubles anxieux, les attaques de panique, les troubles obsessionnels compulsifs.

 

Qu’est-ce que l’EMDR modèle animal ? Pour profiter de bienfaits de l’EMDR, la psychothérapeute (et superviseur EMDR certifiée Europe) Fabienne Lannes-Gilibert a conceptualisé une méthode spécifiquement adaptée aux mammifères (chiens, chats, chevaux, vaches …) nommée EMDR modèle animal en s’inspirant des protocoles utilisés chez l’homme. Cette thérapie dédiée aux animaux a été validée par les chercheurs de l’institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM).

 

Que peut-elle apporter aux animaux ? Cette pratique permet d’influer sur les réactions gênantes voire dangereuses liées à des états émotionnels exacerbés. Elle est utilisée pour gérer les réactions d’évitement en cas de peur, les réactions agressives en cas de peur ou de stress, les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) liés aux états d’angoisse sévère et aux phobies liées aux peurs intenses en tout genre (…). Son but est de rééquilibrer l’homéostasie sensorielle de l’animal afin de lui donner la possibilité de s’adapter et de répondre correctement à son environnement.

 

Comment marche-t-elle sur les animaux ? Lorsque l’animal vit une expérience douloureuse physique ou psychologique, des sensations désagréables liées à ce moment sont stockées durablement dans son cerveau. Cela peut (si la situation vécue est ressentie comme traumatisante) provoquer un dysfonctionnement émotionnel. Par la suite, si l’animal est confronté à des informations similaires à celles présentes lors  de la mauvaise expérience (odeurs, bruits, mouvements, environnements, personnes, images …) les sensations négatives vécues ressurgissent violemment et l’animal réagit de façon déraisonnée (agression, peur panique, crise de tremblements, comportements autocentrés …).

 

L’EMDR modèle animal permet de retirer les sensations douloureuses, négatives et traumatiques liées à une information enregistrée dans le cerveau par effet associatif. Cette technique aide à retraiter l’expérience (comme pour un ordinateur) afin qu’elle soit digérée. Elle consiste à recréer les ressentis provoquant les réactions exacerbées (graduellement selon la sensibilité individuelle de l’animal) par le biais de stimuli déclencheurs (bruits, odeurs, images …) et d’effectuer une désensibilisation progressive par le mouvement (Traitement Adaptatif de l’Information dit TAI). Elle  permet de stimuler le système nerveux afin de procéder naturellement au déblocage des mémoires et des émotions négatives stockées. Il se produit une désactivation de celles-ci et une évolution vers des ressentis positifs régulateurs de l’état émotionnel.

 

Le protocole est personnalisé pour chaque animal. Il tient compte des perceptions sensorielles et de l’équilibre émotionnel individuel propres à chacun. Il est donc nécessaire avant de pouvoir entreprendre cette thérapie, d’effectuer un bilan de comportement pour établir une analyse complète. Cela permet d’utiliser les biais les plus adaptés et les plus efficaces pour l’animal.

 

Pour plus de compréhension, voici quelques exemples d’effets associatifs :

 

- Un chien s’est fait malmené lors d’un jeu lorsqu’il était chiot par un chien mâle, brachycéphale, de petite taille. Depuis qu’il est adolescent, il ne peut plus croiser de bouledogue français sans être apeuré et déclencher d’agression envers ce type de congénères.

 

- Un chien a eu une otite purulente et a dû supporter une détersion d’oreille douloureuse chez le vétérinaire. Depuis ce jour, il se met à trembler de tous ses membres dès qu’il arrive sur le parking de la clinique vétérinaire. De plus, il bave à  fortes gouttes tout le temps qu’il passe là-bas.

 

- Un chat a eu une cystite aiguë avec des cristaux urinaires et est devenu malpropre. Depuis, il ne veut plus uriner dans sa litière. Le bac et le substrat ont pourtant été changés et les selles sont retirées tous les jours.

 

Les cas d'effets associatifs sont très nombreux. Si votre animal présente des réactions disproportionnées ou difficilement explicables (après avoir pris le soin de contrôler son état de santé chez le vétérinaire), i' EMDR peut apporter durablement une solution pour l'aider à contrôler son état émotionnel, lui retirer des ressentis douloureux chroniques et pour qu'il réagisse enfin sereinement face à chaque situation quotidienne de la vie.

 

Article rédigé par Valérie CANTALOUBE

Comment bien communiquer avec son chat ?

14/02/2020

Comment bien communiquer avec son chat ?

L’homme et le chat :

 

Les humains et les chats diffèrent sur bien des points. Ils ne perçoivent pas les informations environnementales de la même manière et n’utilisent pas les mêmes canaux de communication. Pourtant ils aiment être ensemble car ils s’apportent beaucoup de bénéfices mutuels. Pour qu’ils vivent harmonieusement, il est indispensable qu’ils créent un lien fort et durable ainsi qu’une communication commune pour bien se comprendre. Il faut également instaurer des interactions riches et agréables pour tous. Sans cette alchimie, le chat peut se désintéresser de l’environnement humain qui lui est proposé pour évoluer. S’il en a la possibilité, il préférera aller à la conquête d’un environnement plus adéquat (les voisins par exemple). Et s’il ne peut s’extirper de sa condition, il pourra présenter des signes de stress (comportements exutoires comme manger en surabondance, se toiletter des heures durant, présenter une inactivité prolongée, être irritable voire agressif….).

 

Les mains versus les pattes :

 

Nous (les humains) faisons partie de la famille des hominidés (les grands singes). Nous avons des mains et les utilisons (entre autre) pour percevoir et interagir avec notre environnement. Elles nous servent à prendre, toucher, attraper, serrer, lâcher, écraser, gratter, chatouiller, caresser (...) mais nous les utilisons également pour communiquer. Par exemple, nous nous saluons de loin ou nous nous serrons la main. Nous passons une main douce dans les cheveux ou sur la joue d’un enfant pour le réconforter. Sans oublier la pratique très utile du langage des signes .

 

Le chat fait partie de la famille des félidés. Son sens tactile et sa sensibilité cutanée diffèrent des nôtres. Par exemple, le chat supporte de rester couché longuement sur un chauffage très chaud. Le chat utilise ses griffes acérées pour évoluer dans son environnement. Démuni de mains, il utilise toutefois le bout de ses pattes et ses griffes pour attraper ses proies ou pour repousser un intrus. Il peut également grimper aux arbres en cas de nécessité. Certains s’en servent de réceptacles pour boire. De plus il communique avec les autres chats par signes visuels et de marquage en effectuant des griffades à des endroits bien stratégiques. Ses pattes lui sont donc très utiles mais elles ne lui servent pas à entreprendre de relations affines avec ses congénères.

 

L’interaction et l’échange par le toucher :

 

Pour qu’une interaction tactile soit agréable et positive, l’humain (ce grand singe) utilise très fréquemment la caresse. Il adapte le contact selon la sensation que cela procure mutuellement afin de créer un lien satisfaisant et fort entre les deux protagonistes.


Le chat n’utilise pas ce genre de codes sensoriels pour créer du lien avec ses congénères. C’est un nidicole. Il naît sourd, aveugle et ne peut pas réguler sa température sans la chaleur de sa mère et de sa fratrie. Dès ses 1ers jours de vie, le chaton développe une sensibilité tactile grâce aux stimuli apportés par la mère et grâce aux interactions lui permettant de répondre à ses besoins rythmiques (manger, boire, déféquer…). Par exemple, la mère le lèche pour le stimuler à éliminer ou pour l’imprégner de son odeur (marquage d’entretien).  Ceci stimule les terminaisons nerveuses et développe le sens tactile du chaton.

Le chaton malaxe du bout de ses pattes antérieures, les mamelles de sa mère lors de la tétée et ancre ce comportement apaisant. On retrouve souvent ce comportement juvénile chez le chat adulte lorsqu’il pétrit une matière duveteuse et moelleuse qui lui rappelle la texture du pelage et des mamelles de sa maman (couverture polaire, oreiller, pull de son propriétaire …). Ce comportement est souvent associé à des ronronnements. Ainsi le chat s'offre une séance d’apaisement.

 

Les signes relationnels utilisés par le chat : 

 

Le chat (pour comprendre, évoluer, interagir, s’adapter, agir et communiquer) utilise divers signes. On retrouve des signes visuels, olfactifs, oraux, corporels, gestuels et de marquage. Ils diffèrent et/ou se complètent selon les contextes d’utilisation.  

 

Le contexte global est constitué de ses congénères (les chats), des humains familiers (ses proches) et des humains non-familiers (ceux qu’il ne connait pas), des autres espèces que la sienne (les prédateurs et les proies) et de l’environnement (cadre de vie urbain ou rural …). Le chat utilise en priorité son sens visuel (ultrasensible à la vitesse et à la luminosité) qu’il complète régulièrement par son sens tactile. Ses sens olfactifs et auditifs sont également très efficaces. Le tout est complété par des vocalises construites selon le besoin d’interactions sociales (plus particulièrement avec ses humains familiers qui y sont très attentifs).

 

L’utilisation du sens tactile pour communiquer : 

 

Les vibrisses lui sont primordiales pour l’exploration tactile des êtres et des choses. Beaucoup plus innervées que les autre poils et reliées à un groupe complexe de muscles, elles allient l’analyse de l’air et des résonances vibratoires pour faire une synthèse du milieu environnemental. Elles servent notamment aux chatons pour se diriger vers la mamelle de sa mère.

 

Le bout des pattes est très sensible également ainsi que les muscles peauciers (sous-cutanés). Leur sensibilité est plus ou moins importante selon les interactions sensorielles induites par la mère lors des 1 ères semaines de vie (période sensible). La constitution du système nerveux et le bon équilibre neurochimique détermine l’équilibre global du chat (physique et mental) grâce à ces stimulations indispensables. Plus elles seront riches et variées et plus ses sens seront affinés. Le chat adulte utilisera par réflexe et apprentissages, les sens qu’il aura le plus développé afin d’évoluer dans son environnement et de communiquer.


Les chats familiers utilisent en face à face, leurs vibrisses et leur nez pour rentrer en contact. Ceux qui entretiennent des liens affiliatifs forts peuvent se toiletter mutuellement pour entretenir leur relation (marquage d’entretien comme avec la mère dans le nid). Ils se frottent tête contre tête et dorment les uns contre les autres … On peut retrouver ces comportements envers les humains les plus familiers.

 

La caresse est-elle vraiment aussi agréable pour le chat que pour l’humain ?

 

Elle est largement utilisée comme renforcement positif dans le lien affiliatif entre l’homme et le chat.

 

Le chat prend généralement un certain plaisir à se frotter contre les gens et les choses. Cela s’explique par : 

 

  • Son besoin d’appréhender, de baliser son environnement et de communiquer. Pour cela le chat dépose des phéromones (sociales et d’entretien) et des odeurs via ses glandes sébacées principalement situées au niveau de la tête, du pourtour des lèvres, à la base des oreilles, sur la ligne dorsale et au niveau de sa croupe.

  • Son plaisir d’utiliser un intermédiaire afin d’atteindre des zones difficiles d’accès afin de se gratter, de se soulager.

 

Plus le chat (utilisant ces comportements) ressent ces expériences comme positives, plus il sollicite son environnement pour réitérer ses interactions car elles lui apportent une sensation de bien-être. Il n’y a pas de mal à se faire du bien !

 

Le mode d’interactions par la caresse étant largement utilisé chez l’humain. Il est naturel pour lui de créer un lien d’affinité fort avec son chat grâce à cela. Cela dit, il est important de ne pas généraliser. Chaque chat est différent. Le développement nerveux et neurochimique  du chaton dépend de la variation et de la fréquence des stimulations apportées par la mère et par son environnement pendant ses 2ers mois de vie (qu’il faudra entretenir et développer une fois qu’il arrivera dans son nouveau foyer).

 

Pourquoi certains chats n’aiment pas les caresses ?

 

Si le chaton fraîchement arrivé dans sa nouvelle famille présente des troubles de l’attention, un déficit de contrôle émotionnel traduit par une peur, une agitation excessive, de l'agression (…), une tolérance très limitée à la manipulation, il se peut qu’il n’ait pas reçu assez de stimuli lui permettant de réguler son équilibre psychique (homéostasie émotionnelle). Dans ce cas, il est plus difficile pour lui d’interagir sereinement avec son nouvel environnement. Il sera important d’analyser le mode d’évolution et de communication qu’utilise ce chaton afin de ne pas créer d’interactions négatives. Faites-vous aider par un professionnel si nécessaire.


Si ce petit n’est pas sensible aux stimuli tactiles (telle que la caresse), elle est à proscrire dans un 1er temps afin de ne pas accentuer le déclenchement de morsures ou griffures (typique du chat caressé mordeur). D’autres modes d’interactions et de communication existent et permettent de ne pas déclencher les frustrations liées à ce déficit. Il est toutefois impératif d’entreprendre des interactions afin de développer et entretenir les relations sociales nécessaires à l’harmonie du binôme homme-chat.

La déception dans la relation homme-chat.

Plusieurs rapports d’études prouvent que les propriétaires de chat préfèrent majoritairement avoir un « chat canapé ». C’est-à-dire qu’ils aiment avoir un chat calme, souvent couché sur le canapé et avec qui ils peuvent faire des câlins régulièrement. Il est reconnu que le chat a un effet apaisant sur l’humain. Les bienfaits des ronronnements et de la calinothérapie ne sont plus à prouver. La production d’ocytocine (secondaire aux ressentis  équivalents à ceux émis dans la relation parent-bébé) apporte un réel bien-être. Qui ne se réjouirait pas d’un moment de douceur avec son chat après une journée stressante et éreintante de travail ?

Il arrive que le propriétaire soit déçu par les réactions exacerbées (agressions) ou au contraire de déni de leur chat lorsqu'ils souhaitent lui faire un câlin. Pourtant au-delà de l’interaction bénéfique que nous apporte le câlinage et la caresse, il est très enrichissant de développer d’autres modes interactifs afin de respecter les besoins du chat.

 

Comment créer du lien et renforcer la relation homme/chat autrement que par la communication tactile ?

Notre petit félin domestique est un formidable compagnon de vie mais il en est pas moins un animal dont les besoins fondamentaux sont souvent sous-exprimés par manque de stimulations et d’enrichissement environnemental. Je reviendrai sur ses besoins dans de futurs articles afin de détailler et d’apporter des éléments permettant d’expliquer la nécessité de les respecter. Je parlerai notamment de l’importance de faire travailler les cognitions du chat en basant les interactions homme/chat sur le jeu et l’observation (regroupant les besoins liés à la prédation).

Dans un 1er temps, je vous apporte des éléments pour comprendre comment créer du lien autour du nourrissage dans mon article : Questions/réponses sur le comportement alimentaire du chat. En respectant ce comportement spécifique du chat et en instaurer des rituels basés  sur une communication verbale, visuelle, auditive et/ou tactile (par exemple, allier un mot, un geste, un bruit ou un toucher spécifique à une prise alimentaire agréable), vous pourrez renforcer votre lien avec votre chat.


Le plus important pour créer des interactions agréables pour votre chat est de procéder à une observation régulière de ses habitudes et de ses préférences. Qu’est-ce qui motive votre chat ? La nourriture ? Le bruit des oiseaux ? Les jouets à base de plume ? Regarder longuement à travers la fenêtre ? (…).


Il faut également tenir compte de sa personnalité et de sa sensibilité émotionnelle. Votre chat est-il plutôt timide, plutôt téméraire ou facilement adaptable à toute situation ? Vous suit-il partout ? Miaule-il souvent pour attirer votre attention ? Se lèche-il facilement après avoir été dérangé par un bruit, un mouvement ? Faites preuve d’imagination (cherchez des tutos sur internet) et adaptez-vous selon l’intention que porte votre chat aux interactions que vous lui proposez.

 

La clé pour harmoniser la relation entre l’homme et le chat.

Tout est basé sur une relation « donnant-donnant ». Le chat est un être sensible qui considère ses humains familiers comme ses parents. Il est nécessaire d’apporter un équilibré  entre ce qui est bon pour le bien-être de l’homme et celui du chat. Il ne faut pas oublier que l’homme a le choix  d’adopter, d’accueillir un chat. Il en a donc la responsabilité totale et doit répondre à tous ses besoins. Le chat (s’il ne sort pas) n’a d’autre choix que d’évoluer avec les éléments, les interactions et l’environnement que ses humains lui proposent. Dans la majeure partie du temps, cela lui convient très bien mais il se peut que malgré tout l’amour de son foyer, les interactions  proposées ne lui conviennent pas car elles sont inadaptées. Ceci provoque un déséquilibre émotionnel qui peut perturber son fonctionnement organique, hormonal et chimique.


Dans ce cas, on peut constater des comportements gênants (morsures, griffures, destructions, vocalises, obésité, malpropreté, désintérêt pour l’environnement …) traduisant des troubles (anxiété, stress, phobie …). On peut également constater des pathologies liées à ces déséquilibres (affection type cystite idiopathique, dépression, baisse immunitaire …). Il est donc impératif en plus de moments de douceur et de câlins, d’offrir des activités physiques et mentales à son chat en tenant compte de sa personnalité, de ses capacités physiques et cognitives et de ses besoins sociaux.

 

A l'inverse, une affection ou une pathologie peuvent perturber l'équilibre mental et provoquer des troubles du comportement. Si malgré un enrichissement personnalisé de l'environnement et des relations sociales fréquentes et adaptées, votre chat présente des réactions excessives (ou au contraire réagit peu voire pas), il est conseillé de réaliser un contrôle de santé chez votre vétérinaire.

 

 

Article écrit par Valérie CANTALOUBE

Mon chien aboie souvent. Que puis-je faire ?

06/01/2020

Mon chien aboie souvent. Que puis-je faire ?

1e chose à faire : Connaitre à quoi correspondent les aboiements.

 

Le chien n’a pas une réelle nécessité d’aboyer lorsqu’il communique avec ses congénères. Il émet cette vocalise pouvant être gênante si elle est répétitive, pour exprimer une émotion spécifique. Sa fréquence, sa tonalité, sa durée et sa répétition change selon les contextes et le ressentiment du chien.

 

Il existe 5 types de vocalisations différentes.

  • Les vocalisations infantiles : Traduites par des pleurs et des gémissements.
  • Les vocalisations d’alarme : Traduites par des aboiements et des grognements.
  • Les vocalisations d’appel : Traduites pas des hurlements.
  • Les vocalisations de retrait ou de peur : Traduites par des jappements.
  • Les vocalisations de joie et de jeu : Traduites par des aboiements ou des gémissements.

 

Les aboiements sont les vocalisations les plus fréquentes. Elles sont souvent renforcées par la communication verbale des humains car ils donnent de l’attention au chien qui aboie. Ex. Dès que le chien aboie, l’humain va dire : « Chut tais-toi ! ».

 

2e chose à faire : Déterminer le contexte dans lequel le chien aboie.  

 

Qu’est-ce qui déclenche les aboiements ? Quelle est sa motivation ? Y-a-t-il un facteur stressant ou activant une peur ? Il faut faire un bilan complet pour ne rien omettre.

 

En présence des propriétaires : Voici deux cas régulièrement rencontrés pour illustrer les causes possibles d’aboiements (Mais il en existe d'autres). 

 

1er exemple : Le chien qui aboie lorsque la sonnette retentie. Souvent les 1er aboiements sont provoqués par la surprise, l’excitation ou la peur. Puis ce rituel « sonnette-aboiements » se renforce petit à petit par le propriétaire qui va réagir à chaque fois que le chien aboie. Qu’il lui parle, qu’il lui crie dessus, qu’il le pousse dans son panier ou qu’il l’enferme dans une autre pièce, il interagit avec lui et met en place un processus de ritualisation. Il renforce le mauvais comportement au lieu de l’ignorer. Dans ce cas-ci, il faudrait éviter de déclencher l’aboiement en adaptant des exercices de canalisation et de détournements d’attention. Il faudra capter et récompenser les bons comportements de l’animal pour le motiver à ne plus déclencher l’aboiement.

2e exemple : Le chien qui aboie sur des humains ou des chiens lors de balades. Ces aboiements sont l’expression de sa peur et font partie du registre de communication par l’agression. Ils sont souvent accompagnés d’autres expressions telles que les grognements, les oreilles plaquées contre la tête, une posture défensive …  Ce comportement est souvent renforcé par les interactions du propriétaire (soit par sa gestuelle, son intonation de voix, la tension qu’il peut mettre dans la laisse …) et par les réprimandes inadaptées. Dans ce cas-ci, le chien souffre d’un déficit de socialisation (envers les autres chiens) ou de sociabilisation (envers les autres espèces dont les humains) et doit pratiquer un apprentissage respectant ses capacités cognitives et sociales afin de l’aider à faire baisser sa peur.

 

En l’absence des propriétaires : C’est un problème fréquent et anxiogène pour le propriétaire qui peut recevoir des plaintes du voisinage.

 

Le chien est une espèce sociale qui supporte mal la solitude. Il crée des liens forts avec son groupe et peut développer une anxiété forte dès qu’il est seul.  Si le chien aboie en votre absence, il est important d’utiliser une webcam ou un enregistreur pendant ce moment pour déterminer le type de vocalises émises par le chien, leur durée, leur intensité, leur fréquence. Il faut également déterminer si elles sont associées à d’autres troubles (destructions, malpropreté…).

 

Les chiens peuvent développer des stéréotypies et aboyer sans cesse par détresse. Ils peuvent être en état hyper-vigilance à cause de l’anxiété et déclencher une séquence d’aboiements dès qu’un stimulus déclencheur se produit (bruits de voiture, voix d’enfants…).

 

Certaines races sont prédisposées à donner l’alerte en cas de danger ou de menace (avérée ou imaginée selon l’état émotionnel du chien). Ces individus aboient plus facilement que les autres. Il est donc important de contrôler si la race de votre chien fait partie de ceux-ci afin d’être très vigilant dès son plus jeune âge, pour ne pas instaurer de contexte ni de renforcement pouvant favoriser ce comportement gênant.

 

3e chose à faire : Déterminer la cause pour comprendre les conséquences et adapter des solutions personnalisées au chien et à son environnement.

 

Il est primordial de comprendre que le chien ne déclenche pas d’aboiements pour embêter l’humain. C’est un comportement exutoire naturel déclenché par des processus neurochimiques liés à son état émotionnel. Il ne faut surtout pas punir son chien et détériorer la relation du binôme homme-animal. Le chien est en mal-être et a besoin plus que jamais du soutien de son propriétaire.

 

Il n’est pas conseillé d’utiliser des méthodes coercitives (collier anti-aboiements, collier en chaine ou torcatus, badines, gestes brusques, cris…). Il est prouvé scientifiquement qu’elles sont délétères pour l’animal. Même si l’on constate des résultats, ils sont basés sur le stress, la douleur et la peur qui inhibent les comportements mais ne résolvent pas le problème de fond. De par le fait, le chien déclenche d’autres comportements sous-jacents qui pourront être traduits plus tard  par de la dépression, une phobie, de l’agressivité redirigée, des destructions, de la malpropreté, voire des troubles internes et des maladies...

 

Selon la cause primaire qui pousse le chien a vocalisé, les attitudes à adopter et les apprentissages du chien pour faire baisser ce comportement ne seront pas les mêmes.

 

Les différentes causes d’aboiements :

 

  • Déficits d’apprentissages (Problème de canalisation, renforcement par l’humain…)
  • Anxiété (stéréotypies, hyper-vigilance, TOC …)
  • Peur (Agression, phobie…)
  • Dysfonctionnement physiologique ou cérébral (Epilepsie focale, trouble neurodégénératif…)

 

Une fois la ou les causes déterminées, il faudra mettre en place un protocole spécifique pour aider le chien à faire baisser les symptômes liés à celle-ci. Ce protocole doit être élaboré selon les possibilités cognitives du chien, de l’environnement dans lequel il vit et des possibilités d’investissement du propriétaire dans cette démarche (En matière de temps, de changement d'attitudes, d’application des consignes…).

 

4e chose à faire : Mettre en application de solutions personnalisées pour faire baisser les aboiements du chien.

 

Une fois que tous les éléments sont réunis et que la cause est définie, le propriétaire pourra  élaborer le bon protocole pour faire baisser le comportement gênant de son chien. Il est plus sage de faire appel à un professionnel pour trouver les bonnes attitudes à avoir et pour appliquer les bons apprentissages afin d’éviter des méthodes inadaptées.

 

Les méthodes les plus utilisées sont (selon la cause déterminée) :

 

  • Le conditionnement opérant avec des méthodes positives basées sur le renforcement des bons comportements.
  • L’habituation progressive au stimulus déclencheur, en respectant les possibilités émotionnelles du chien.
  • L’enrichissement de l’environnement et le respect des besoins fondamentaux propres à l’individu.
  • Le contrôle de l’état physiologique par un vétérinaire et le maintien des soins et traitements par médicaments liés au bien-être de l’animal.
  • Le renforcement de la relation homme-animal pour éviter une dégradation du lien.
  • L’apprentissage de bases éducatives déterminées selon le contexte de vie et d’évolution de l’animal.
  • L’arrêt des renforcements négatifs par le propriétaire et la modification des certaines attitudes et rituels. 

 

En conclusion : Pour solutionner ce type de problème, il est important de comprendre le principe de l’aboiement chez le chien, de déterminer dans quel contexte il vocalise et quelle en est la cause. Enfin il faut impérativement adapter des méthodes personnalisées au chien pour qu’elles soient efficaces.

 

Afin d’optimiser les chances de résoudre ce problème, il faut assimiler que le chien n’aboie pas pour embêter son propriétaire, que les solutions coercitives ne sont pas conseillées et qu’il ne faut pas dénaturer la relation homme-chien. Si l’animal utilise ces vocalisations, c’est pour exprimer un ressenti souvent provoqué par une peur, une anxiété, une frustration ou une maladie. Cela ne sert à rien de l’accabler, de le juger ou de le punir pour cela.

 

Il est important de ne pas attendre que la situation s’envenime et se dégrade avant de réagir. Si vous rencontrez cette situation, n’hésitez pas à vous faire aider par un professionnel pour élaborer les méthodes faciles à appliquer pour vous et adapter à votre chien !