06/01/2020
C’est un comportement fréquent qui peut parfois poser de réels soucis aux propriétaires du chien. Plainte des voisins, altercation avec un passant apeuré, lassitude ou stress face à cette réaction lorsqu'elle est répétitive et exacerbée, détérioration du lien entre le chien et son maître (…). Il existe pourtant des solutions pour faire baisser voire pour stopper ces vocalisations dans le respect du bien-être animal. Voici un article pour vous éclairer à ce sujet.
1e chose à faire : Connaitre à quoi correspondent les aboiements.
Le chien n’a pas une réelle nécessité d’aboyer lorsqu’il communique avec ses congénères. Il émet cette vocalise pouvant être gênante si elle est répétitive, pour exprimer une émotion spécifique. Sa fréquence, sa tonalité, sa durée et sa répétition change selon les contextes et le ressentiment du chien.
Il existe 5 types de vocalisations différentes.
Les aboiements sont les vocalisations les plus fréquentes. Elles sont souvent renforcées par la communication verbale des humains car ils donnent de l’attention au chien qui aboie. Ex. Dès que le chien aboie, l’humain va dire : « Chut tais-toi ! ».
2e chose à faire : Déterminer le contexte dans lequel le chien aboie.
Qu’est-ce qui déclenche les aboiements ? Quelle est sa motivation ? Y-a-t-il un facteur stressant ou activant une peur ? Il faut faire un bilan complet pour ne rien omettre.
En présence des propriétaires : Voici deux cas régulièrement rencontrés pour illustrer les causes possibles d’aboiements (Mais il en existe d'autres).
1er exemple : Le chien qui aboie lorsque la sonnette retentie. Souvent les 1er aboiements sont provoqués par la surprise, l’excitation ou la peur. Puis ce rituel « sonnette-aboiements » se renforce petit à petit par le propriétaire qui va réagir à chaque fois que le chien aboie. Qu’il lui parle, qu’il lui crie dessus, qu’il le pousse dans son panier ou qu’il l’enferme dans une autre pièce, il interagit avec lui et met en place un processus de ritualisation. Il renforce le mauvais comportement au lieu de l’ignorer. Dans ce cas-ci, il faudrait éviter de déclencher l’aboiement en adaptant des exercices de canalisation et de détournements d’attention. Il faudra capter et récompenser les bons comportements de l’animal pour le motiver à ne plus déclencher l’aboiement.
2e exemple : Le chien qui aboie sur des humains ou des chiens lors de balades. Ces aboiements sont l’expression de sa peur et font partie du registre de communication par l’agression. Ils sont souvent accompagnés d’autres expressions telles que les grognements, les oreilles plaquées contre la tête, une posture défensive … Ce comportement est souvent renforcé par les interactions du propriétaire (soit par sa gestuelle, son intonation de voix, la tension qu’il peut mettre dans la laisse …) et par les réprimandes inadaptées. Dans ce cas-ci, le chien souffre d’un déficit de socialisation (envers les autres chiens) ou de sociabilisation (envers les autres espèces dont les humains) et doit pratiquer un apprentissage respectant ses capacités cognitives et sociales afin de l’aider à faire baisser sa peur.
En l’absence des propriétaires : C’est un problème fréquent et anxiogène pour le propriétaire qui peut recevoir des plaintes du voisinage.
Le chien est une espèce sociale qui supporte mal la solitude. Il crée des liens forts avec son groupe et peut développer une anxiété forte dès qu’il est seul. Si le chien aboie en votre absence, il est important d’utiliser une webcam ou un enregistreur pendant ce moment pour déterminer le type de vocalises émises par le chien, leur durée, leur intensité, leur fréquence. Il faut également déterminer si elles sont associées à d’autres troubles (destructions, malpropreté…).
Les chiens peuvent développer des stéréotypies et aboyer sans cesse par détresse. Ils peuvent être en état hyper-vigilance à cause de l’anxiété et déclencher une séquence d’aboiements dès qu’un stimulus déclencheur se produit (bruits de voiture, voix d’enfants…).
Certaines races sont prédisposées à donner l’alerte en cas de danger ou de menace (avérée ou imaginée selon l’état émotionnel du chien). Ces individus aboient plus facilement que les autres. Il est donc important de contrôler si la race de votre chien fait partie de ceux-ci afin d’être très vigilant dès son plus jeune âge, pour ne pas instaurer de contexte ni de renforcement pouvant favoriser ce comportement gênant.
3e chose à faire : Déterminer la cause pour comprendre les conséquences et adapter des solutions personnalisées au chien et à son environnement.
Il est primordial de comprendre que le chien ne déclenche pas d’aboiements pour embêter l’humain. C’est un comportement exutoire naturel déclenché par des processus neurochimiques liés à son état émotionnel. Il ne faut surtout pas punir son chien et détériorer la relation du binôme homme-animal. Le chien est en mal-être et a besoin plus que jamais du soutien de son propriétaire.
Il n’est pas conseillé d’utiliser des méthodes coercitives (collier anti-aboiements, collier en chaine ou torcatus, badines, gestes brusques, cris…). Il est prouvé scientifiquement qu’elles sont délétères pour l’animal. Même si l’on constate des résultats, ils sont basés sur le stress, la douleur et la peur qui inhibent les comportements mais ne résolvent pas le problème de fond. De par le fait, le chien déclenche d’autres comportements sous-jacents qui pourront être traduits plus tard par de la dépression, une phobie, de l’agressivité redirigée, des destructions, de la malpropreté, voire des troubles internes et des maladies...
Selon la cause primaire qui pousse le chien a vocalisé, les attitudes à adopter et les apprentissages du chien pour faire baisser ce comportement ne seront pas les mêmes.
Les différentes causes d’aboiements :
Une fois la ou les causes déterminées, il faudra mettre en place un protocole spécifique pour aider le chien à faire baisser les symptômes liés à celle-ci. Ce protocole doit être élaboré selon les possibilités cognitives du chien, de l’environnement dans lequel il vit et des possibilités d’investissement du propriétaire dans cette démarche (En matière de temps, de changement d'attitudes, d’application des consignes…).
4e chose à faire : Mettre en application de solutions personnalisées pour faire baisser les aboiements du chien.
Une fois que tous les éléments sont réunis et que la cause est définie, le propriétaire pourra élaborer le bon protocole pour faire baisser le comportement gênant de son chien. Il est plus sage de faire appel à un professionnel pour trouver les bonnes attitudes à avoir et pour appliquer les bons apprentissages afin d’éviter des méthodes inadaptées.
Les méthodes les plus utilisées sont (selon la cause déterminée) :
En conclusion : Pour solutionner ce type de problème, il est important de comprendre le principe de l’aboiement chez le chien, de déterminer dans quel contexte il vocalise et quelle en est la cause. Enfin il faut impérativement adapter des méthodes personnalisées au chien pour qu’elles soient efficaces.
Afin d’optimiser les chances de résoudre ce problème, il faut assimiler que le chien n’aboie pas pour embêter son propriétaire, que les solutions coercitives ne sont pas conseillées et qu’il ne faut pas dénaturer la relation homme-chien. Si l’animal utilise ces vocalisations, c’est pour exprimer un ressenti souvent provoqué par une peur, une anxiété, une frustration ou une maladie. Cela ne sert à rien de l’accabler, de le juger ou de le punir pour cela.
Il est important de ne pas attendre que la situation s’envenime et se dégrade avant de réagir. Si vous rencontrez cette situation, n’hésitez pas à vous faire aider par un professionnel pour élaborer les méthodes faciles à appliquer pour vous et adapter à votre chien !