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L'approche holistique - Qu'est-ce que c'est ?

08/03/2024

L'approche holistique - Qu'est-ce que c'est ?

Voici une liste des principaux piliers de l'approche holistique :

 

1- L'unité corps-esprit : Reconnaître que le corps, l'esprit et l'âme sont interdépendants et doivent être considérés dans leur ensemble pour comprendre la santé et le bien-être d'une personne.

 

2- La prise en compte de l'individu dans son environnement : Considérer que l'être humain est influencé par son environnement physique, social, émotionnel et spirituel, et que ces interactions doivent être prises en compte dans l'approche de la santé et du bien-être.

 

3- La prévention : Mettre l'accent sur la prévention des maladies et des déséquilibres en adoptant un mode de vie sain, en identifiant et en traitant les déséquilibres potentiels avant qu'ils ne deviennent des problèmes majeurs.

4- L'autonomisation et la responsabilisation : Encourager les individus à assumer la responsabilité de leur propre santé et de leur bien-être en les informant et en leur donnant les outils nécessaires pour prendre des décisions éclairées concernant leur santé.

 

5- La diversité des approches : Reconnaître qu'il n'y a pas de solution universelle pour tous et encourage l'exploration et l'intégration de différentes approches de soins de santé, qu'elles soient conventionnelles, alternatives ou complémentaires.

 

6- L'importance de l'équilibre : Mettre l'accent sur l'équilibre et l'harmonie entre les différents aspects de la vie d'une personne, y compris la nutrition, l'exercice, les relations interpersonnelles, le travail, la spiritualité et la créativité.

 

7- La considération du bien-être global : Viser à promouvoir le bien-être global d'une personne, en tenant compte de ses besoins physiques, émotionnels, mentaux, sociaux et spirituels.

 

8- La connexion avec la nature : Reconnaître l'importance de la connexion avec la nature pour la santé et le bien-être, et encourager l'interaction avec l'environnement naturel pour favoriser l'équilibre et la guérison.

 

9- La collaboration interdisciplinaire : Encourager la collaboration entre différents professionnels de la santé et praticiens, ainsi que la communication ouverte et la coordination des soins pour répondre aux besoins complexes des individus de manière holistique.

 

10- La reconnaissance du potentiel de guérison interne : Reconnaître que le corps humain possède un potentiel de guérison naturel et cherche à soutenir et à renforcer ce potentiel plutôt que de simplement traiter les symptômes.

 

Ces piliers représentent les principes fondamentaux sur lesquels repose l'approche holistique de la santé et du bien-être.

Donner de la viande crue à son animal. Qui l'eut cru !

25/10/2021

Donner de la viande crue à son animal. Qui l'eut cru !

Donner une alimentation qui apporte plaisir, apaisement et satiété est une clé essentielle au bien-être et à l'équilibre psychique de l'animal. Celui-ci doit pouvoir prendre le temps de sentir, gouter, mastiquer, lécher et croquer. Il doit pouvoir manger sans être frustré ni se sentir importuné ou en danger. Cela veut dire qu'il faut tenir compte de ce que nous lui proposons à manger mais il faut également tenir compte de facteurs environnementaux (endroit du nourrissage, temps de nourrissage, activités autour du nourrissage, moment du nourrissage ...) afin qu'ils soient adaptés à ses besoins spécifiques.


Plusieurs formes alimentaires nous sont proposées à ce jour pour nourrir nos chiens et nos chats (croquettes, pâtée, BARF, ration ménagère, ration mixte ...). Le tout est de choisir celles qui sont adaptées à l'individualité de notre animal (physiologique et psychologique). Pour y arriver, il faut prendre en compte les bénéfices/risques de chacune d'entre elles. Le plus sage est de se faire conseiller par un spécialiste en la matière afin de ne pas commettre d'erreurs car la nutrition est une vraie science qu'il faut savoir maitriser. 


Les conséquences d'un déficit nutritionnel ne sont pas forcément visibles immédiatement. Elles peuvent apparaitre au bout de quelques mois, voire des plusieurs années. Elles peuvent être graves voire fatales pour l'animal (parasitose, dénutrition, dégénérescence cellulaire, malformation, maladie chronique, affection ou tumeur...).


Ce que l'on sait moins, ce sont les conséquences lors d'une prise alimentaire répétée sous certaines formes. Elles peuvent être dangereuses pour l'environnement de l'animal comme l'explique très factuellement (rapports d'études à l'appui), le Dr.Devaux Charlotte (spécialiste en nutrition vétérinaire) dans l'article ci-dessous sur l'ingestion de viande crue. 


Loin de moi l'idée de vouloir faire culpabiliser ou d'accabler ceux qui donnent du cru à leurs animaux, il me semblait important (par respect pour eux et pour leurs animaux), de leur apporter des indications complémentaires. Cela vaut également pour ceux qui n'auraient pas encore essayé et qui se poseraient des questions à ce sujet.


Pour ma part, je ne mangerai pas de viande crue ou de poisson cru tous les jours par peur des risques de la contamination par les micro-organismes que cela comporte. Il me semble donc naturel de ne pas faire subir ce risque à mes animaux. Cependant chacun est libre de ses choix. Il est important dans tous les cas, de comprendre la teneur de ceux-ci afin de prendre des décisions responsables et bienveillantes envers nos animaux. Cet article pourra peut-être vous y aider et c'est dans ce but uniquement que je le partage ici. 


Bonne lecture à vous !

 

Article publié le 13.10.2021 par le Dr. DEVAUX Charlotte (vétérinaire spécialisée en nutrition) – Source linkedin

https://www.linkedin.com/pulse/la-mode-de-viande-crue-tue-charlotte-devaux/

 

Le cru est considéré par ses adeptes comme la panacée absolue, capable de guérir jusqu’à la leishmaniose. Dans une étude sur les motivations des propriétaires à donner un régime cru à leur animal, la première était « pour respecter la nature carnivore ancestrale du chien », et la deuxième « pour donner au chien une alimentation plus saine » (Morelli et al. 2019). Mais le cru est-ce plus sain ?


La viande crue est avant toute chose un aliment contaminé. Durant la vie de l’animal le muscle est stérile mais lors de l’abattage l’étape d’éviscération et de retrait de la peau répand des bactéries superficiellement sur la carcasse. La viande devient alors un aliment contaminé. Lorsque celle-ci est broyée les bactéries sont disséminées dans tout l’aliment. C’est pourquoi les viandes hachées sont considérées comme des produits fragiles à consommer rapidement et cuit à cœur.


Petit tour d’horizon de la littérature concernant la contamination des aliments à base de viande crue :

-      Canada 2002 : 80% des rations BARF maison étudiées sont contaminées par des salmonelles. 30% des chiens consommant ces rations les excrètent dans leurs selles contre aucun de ceux mangeant un aliment industriel (Joffe and Schlesinger 2002).

-      Etats-Unis 2003 : diagnostic de septicémie dû à une salmonellose sur deux chats présentés pour autopsie. Ils étaient nourris au BARF maison. Les mêmes salmonelles ont été retrouvés dans les organes des chats et sur la viande de bœuf crue utilisée pour les nourrir (Stiver et al. 2003). 

-      Canada 2005 : sur 25 aliments crus pour chiens et chats analysés des coliformes ont été retrouvés dans tous les échantillons. 64% des aliments contenaient des Escherichi coli, 20% des salmonelles, 20% des clostridium et 4% des staphylocoques dorés. Une souche toxinogène de Clostridium difficile a été isolée dans un aliment à base de dinde (Weese, Rousseau, and Arroyo 2005).

-      Royaume-Uni 2005 : 70% des échantillons de viande de poulet vendus au détail (boucherie et supermarchés) pour la consommation humaine étaient contaminés par des campylobacter et 4% par des salmonelles (Meldrum and Wilson 2007).

-      Canada 2006 : les chiens d’assistance nourris au cru (soit 20% des chiens étudiés) ou recevant des oreilles de cochon étaient plus à risque d’héberger des salmonelles et des Escherichia coli. La conclusion de l’étude était : "Nous recommandons que les chiens nourris à la viande crue soient exclus des programmes d'intervention assistée par l'animal. Nous recommandons également d'éviter de nourrir les chiens avec de la viande crue dans les foyers où vivent des personnes immunodéprimées. " (Lefebvre et al. 2008)
-      Etats Unis 2014 : sur 480 échantillons de croquettes analysés, un contenait des salmonelles et l’autre des Listeria soit un taux de contamination des croquettes de 0,4%. Sur les 253 aliments crus analysés, 88 étaient contaminés au choix par des salmonelles, des listeria ou des escherichia coli. Cela représente un taux de contamination des aliments crus de 35% (Nemser et al. 2014).

-      Etats unis 2017 : 78% des aliments à base de viande crue pour chats étudiés contenaient des entérobactéries résistantes (beta-lactamase à spectre étendu). 90% des chats consommant ces aliments excrétaient ces bactéries dans leurs selles contre 6% des chats consommant des croquettes (Baede et al. 2017).

-      Australie 2017 : 96% des chiens ayant déclenchés une polyradiculonévrite aigue (pouvant être provoquée par campylobacter) ont consommé du poulet cru contre 26% des chiens témoins. Les chiens ayant eu une polyradiculonévrite étaient 9,4 fois plus susceptibles d'être positifs pour Campylobacter spp par rapport aux chiens témoins. La conclusion de l’étude est « La consommation de poulet cru est un facteur de risque de développement de polyradiculonévrite chez les chiens » (Martinez-Anton et al. 2018).

-      Floride 2017 : un chiot mort d’une entérocolite bactérienne due à une salmonelle retrouvée dans son aliment cru. Deux chatons persans morts après qu’un aliment cru contenant trois sérovars différents de Salmonella a été introduit dans l’élevage (Jones et al. 2019).

-      Pays-Bas 2018 : sur 35 aliments broyés crus industriels de 8 marques différentes des Escherichia coli résistantes (productrice de beta-lactamase à large spectre) ont été retrouvées dans 80% des produits, des listeria dans 54% et des salmonelles dans 20% des produits. Concernant les parasites 22% contenaient des sarcocystis et 6% des toxoplasmes (Bree et al. 2018).

-      Royaume-Uni 2019 : 60 aliments crus industriels de 10 fabriquant différents ont été analysés. Ils contenaient TOUS des enterobactéries dont 50% plus que la limite légale. 2 échantillons contenaient plus de clostridium perfringens que la limite légale. 7% contenaient des salmonelles et 5% des campylobacters (Hellgren et al. 2019).

-      Italie 2019 : 28 % des personnes nourrissant leur chien au cru vivent avec des femmes enceintes, de jeunes enfants, des personnes âgées ou des malades chroniques (Morelli et al. 2019).


-      Brésil 2020 : 35% des chiens nourris au cru étudiés étaient en contact avec au moins une personne à haut risque d'infection (moins de 5 ans, plus de 65 ans, personne immunodéprimée ou femme enceinte). Les analyses de selles ont montré que les chiens nourris au cru avaient 30 fois plus de risque d’être porteur de salmonelle (Viegas et al. 2020).

-      Royaume-Uni 2020 : 47 chats ayant consommé un aliment à base de gibier cru contractent la tuberculose. 83 autres chats sont diagnostiqués atteints mais ne développent pas de symptômes. 4 propriétaires et une vétérinaire sont contaminés. L’aliment est rappelé par le fabricant pour échec de l'inspection réglementaire des viandes de gibier (O’Halloran et al. 2020).


Loin d’être plus sains, les aliments crus, surtout ceux industriels et broyés sont des aliments contaminés potentiellement vecteurs de bactéries multirésistantes. Ils représentent un danger pour la santé publique. Les animaux nourris au cru ne devraient jamais être en contact avec des publics sensibles : jeunes enfants, femmes enceintes, personne âgées ou immunodéprimées.

 

Le saviez-vous . Info.7 = Le 6e sens animal

14/10/2021

Le saviez-vous . Info.7 = Le 6e sens animal

De nombreuses études menées sur les oiseaux, les insectes et les mammifères (dont les animaux de compagnie) montrent que les plantes, les bactéries, les vertébrés et les invertébrés ont tous une sensibilité au champs magnétique terrestre. Mais qu’en est-il chez l’homme ?

Une étude menée en 2019 par le géophysicien « Joe Kirschvink » révèle que le cerveau humain peut également détecter et traiter de manière inconsciente les variations magnétiques de la terre. 

Les moyens technologiques proposés à l’homme moderne pour effectuer un repérage spatial (carte routière ou GPS) ne nécessitent donc plus de faire appel à ce 6e sens inné nommé « Magnétoréception ». Il est pourtant utilisé de manière intuitive (combiné aux autres sens) chez les animaux pour se guider et trouver leur chemin. Encore une fonctionnalité naturelle qui pourrait optimiser notre sens de l’orientation qui est mise de côté sous le coup de l’évolution humaine. Dommage, non ?

 

Article rédigé par Valérie Cantaloube comportementaliste.
Informations extraites du livre de Jessica Serra « Dans la tête d’un chat »

Ma petite victoire contre l'épilepsie essentielle

07/09/2021

Ma petite victoire contre l'épilepsie essentielle

Ganache est un chien qui a été adopté par le biais de la SPA. C'est un brave toutou et un grand sensible. Il présentait une émotivité forte face à certains stimuli. Il ne voyait que par la nourriture (qui était obsessionnelle chez lui) et pouvait chevaucher certains de ses congénères (alors qu'il est castré). Il avait également une grande peur de l'eau et prendre une douche était impossible pour lui.

 

Il y a plus d'un an, sa propriétaire a fait appel à moi pour faire un bilan car son chien commençait à faire des crises d'épilepsie. La régulation neuropsychologique ayant une grande influence sur la lutte contre l'épilepsie essentielle, nous avons élaboré un programme basé sur la baisse de l'hypersensibilité et de l'anxiété de Ganache. 


Grâce à des biais thérapeutiques spécifiques influant sur l'apaisement, la confiance en soi et la gestion de frustrations ainsi que par des ajustements relationnels et environnementaux que son humaine a scrupuleusement appliqués, Ganache est plus pondéré face aux stimuli anxiogènes ou excitatoires pour lui.


En parallèle, nous avons fait des séances d'EMDR pour traiter sa peur de l'eau. Résultats = Il adore aller barboter dans les marres à présent et la douche est un moment bien plus acceptable pour lui.


Finalité = Tout ce travail progressif et adapté aux capacités cognitivo- sensorielles et émotionnelles de Ganache, a traité ses crises d'épilepsie. On a gagné !!!


Je suis vraiment touchée par cette réussite qui me motive à continuer dans mon chemin de la prise en charge psycho-émotionnelle des troubles idiopathiques chez le chien et le chat. Je me nourris de formations, de publications et applique avec créativité des protocoles adaptés à chaque cas. Et ça paie !

 

Un grand bravo à Ganache et sa maitresse pour ce chemin parcouru.    

 

Article écrit par Valérie Cantaloube comportementaliste pour chien & chat.

"Le saviez-vous ?" - Info n.6 = Les pouvoirs du ronronnement du chat

19/08/2021

"Le saviez-vous ?" - Info n.6 = Les pouvoirs du ronronnement du chat

Les vertus thérapeutiques du ronronnement

 

1- les mystères du ronronnement.

La plupart des félins, depuis le chat domestique jusqu'au lion et la panthère, peuvent émettre une vibration profonde et caractéristique: c'est le ronronnement !
Ce ronronnement commence dès le plus jeune âge, et se poursuit très tard. Et bizarrement, on n'en connait pas le mécanisme.
On a longtemps cru à une vibration de replis du larynx, mais des félins ayant subi  une laryngectomie continuent de ronronner (Hardie et al 1981).
Le diaphragme a été évoqué (Stogdale-1985), mais le consensus actuel suggère que le ronronnement est le résultat de mouvements sanguins dans la veine cave : cette veine se rétrécit pour passer dans le foie et le diaphragme, et dans certains états neurovégétatifs, le sang formerait des remous dans cette sorte de goulot, ceci provoquerait des vibrations dans tout le corps, jusque dans les cavités crâniennes du sinus par l'intermédiaire de la trachée artère.

 

En fait, "tout vibre", et le chat présente une attitude caractéristique de "laisser aller". Attitude que l'on a longtemps confondu avec un "gros bonheur". Mais des félins en état de grande souffrance, ou de grande inquiétude sont également susceptibles de ronronner.

 

2- L'énigme des fréquences 25/50 hertz.

 

Si l'on analyse le spectre sonore d'un chat qui ronronne, on voit apparaître principalement des sons très graves, étagés sur des fréquences de 25
à 50 hertz. Il s'agit de "basses", bien connues des compositeurs de musique, car elles permettent de provoquer des émotions. Donc une action directe du son sur un organisme. Une telle action peut-elle être mesurée ?
L'organisation de protection animale Animal Voice, qui étudie de nombreux modes de communication animale, a fait des recherches sur le sujet.
Des médecins orthopédistes ont utilisé l'action de ces fréquences pour consolider des fractures, pour soigner des arthroses délabrantes. Avec pour résultats publiés, une accelération du processus de cicatrisation, de création de tissus nouveaux. En un mot, ces basses fréquences auraient une action anabolisante.

Parallèlement, les chercheurs d'Animal Voice ont trouvé des statistiques dans les universités vétérinaires, indiquant qu'à lésion égale, et à intervention chirurgicale équivalente, les chats auraient cinq fois moins de séquelles que les chiens, et se remettraient en forme trois fois plus vite… D'où l'hypothèse d'une action anabolisante de récupération: le ronronnement aurait une véritable action thérapeutique!

 

3- Bonheur ou détresse ? une phase de récupération.

 

Les vétérinaires, au cours de soins prodigués à des chats en grande détresse, savent que ces animaux blessés, en état de souffrance, trouvent la force de ronronner: on est loin du schéma classique du chat qui se laisse aller de bonheur dans les bras de son maitre…. Pourtant, dans les deux cas, le ronronnement est en phase avec un phénomène de récupération.
Chez le chat "heureux", c'est le sommeil et un état de félicité, qui sont bien connus comme étant une phase d'anabolisme (c'est pendant le sommeil qu'on grandit, que l'on construit des tissus, qu'on structure la mémoire de faits de la journée..).

 

Chez le chat en détresse, on peut l'interpréter comme une réaction désespérée de l'organisme pour résister à la maladie. Cette phase de récupération, de consolidation, est sous l'emprise du cerveau à travers le système neuro-végétatif.


4- Le système neuro-végétatif.


A notre insu, le système nerveux surveille le corps et actionne nos organes. Le rythme du cœur, la tension pupillaire ou la rétention de la vessie, toutes nos grandes fonctions sont sous l'autorité d'un ensemble de fibres nerveuses: le système neuro-végétatif. Ces fibres dites autonomes, car elles ne dépendent pas de notre volonté, agissent sur les fibres lisses de tous les organes: elles contrôlent le passage des aliments, l'entrée et la sortie de l'air, la circulation du sang, etc... Mais ces fibres savent également activer les glandes, et elles contrôlent ainsi l'ensemble de la production hormonale.

Ce système autonome, dont la fonction essentielle est de maintenir l'organisme dans un équilibre vital, comprend deux acteurs, deux réseaux opposés et complémentaires : le système sympathique, et son antagoniste le système parasympathique.

 

Le système sympathique, dont les fibres s'activent en produisant de la noradrénaline, met en jeu toutes nos capacités de défense, avec la mobilisation de toutes nos ressources corporelles: élévation de la tension, du rythme cardiaque, de la glycémie (…). C'est lui qui nous maintient en éveil, en état de vigilance, et qui dose notre agressivité avec la production de dopamine. Lorsque le système sympathique est activé, l'organisme "carbure", et consomme très vite ses réserves, l'ensemble des membranes cellulaires se dépolarise.

A l'inverse, le système parasympathique (qui fonctionne en produisant de l'acétylcholine) a un rôle de rééquilibrage : c'est lui qui freine l'action du précédent, et c'est encore lui qui "répare les dégâts" : il organise la digestion, il pousse à la reconstitution tissulaire (fibroblastes, globules rouges, tissus cicatriciels…), c'est donc un facteur anabolisant. Et c'est encore lui qui pousse à la sécrétion de l'hormone de sommeil, la sérotonine. Cette sérotonine est produite pendant la journée, et elle s'accumule dans certaines parties du cerveau (aires pré optiques), où elle prend le pas sur les facteurs d'éveil : le sommeil peut alors s'installer. Et c'est pendant ce sommeil que l'organisme
reconstitue ses forces : c'est souvent le matin au réveil "qu'on se sent guéri" d'une affection virale ou bactérienne.

 

5- Des souvenirs et des émotions.


Tous les stimuli qui activent le cerveau, qu'ils soient d'origine exogène (bruit, lumière...) ou endogène (pensée, sensation organique...), passent au filtre de deux zones du cerveau dont l'importance est considérable ; l'hippocampe, qui reconnait et catégorise les événements et les objets, et l'amygdale, qui y relie des associations émotionnelles, ainsi que des couleurs.
Voici un exemple : vous voyez dans la rue passer rapidement un scooter bleu...le même modèle que vous aviez il y a quinze ans. Aussitôt, cette vision se cristallise dans l'hippocamp  (appel à la mémoire factuelle), et reprend vigueur au niveau de l'amygdale où elle fait resurgir mille détails sur votre engin, mille impressions ou souvenirs sur sa couleur, l'odeur de sa selle (...) les émotions sont de la partie, car c'était un souvenir fort.

C'est le sens de l'odorat qui constitue l' "input" le plus puissant, devant la vision et l'audition.
C'est ainsi que certains agents immobiliers ont un truc: ils font griller du pain et préparent du café dans l'appartement qu'ils vont faire visiter: les acheteurs potentiels seront ainsi dans l'émotion provoquée, avec des idées évoquées de "famille", "bonheur" et "bienvenue"...


6- Le ronron, comme la "madeleine de Proust" ?


Pour celles et ceux qui ont connu ces merveilleux instants où l'on côtoie une petite boule chaude et soyeuse, collée dans une confiance abandonnée, et qui ronronne bruyamment comme pour proclamer son bonheur, l'écoute d'un ronronnement joue à travers le cheminement hippocampe/amygdale le rôle de la " madeleine de Proust". En écoutant du ronron, on est transporté consciemment dans le pays des souvenirs émus, rejoignant le temps où les soucis n' existaient pas : adieu l'angoisse, au revoir les tracas.

Y a t-il intervention de neurotransmetteurs ou d'hormones ? Une trentaine de facteurs ont été décrits, qui participent à l'induction du sommeil. Leurs interactions sont pour l'instant peu connues, d'autant qu'ils ont tous d' autres activités biologiques. Des zones du cerveau très voisines, en particulier dans l'hypothalamus, voient leurs activités s'entremêler, c'est le cas du centre de l' appétit et de celui de l' éveil. Inversement, les neurones producteurs de sérotonine, issus du tronc cérébral, peuvent être activés alors qu'ils longent l'hippocampe et l'amygdale.

En effet, TOUT SE PASSE COMME SI le souvenir/ émotion déclenché par l'écoute du ronron entrainait la production, ou du moins le relargage de la sérotonine, avec pour effet un état de sérénité qui débouche sur une phase de pré sommeil lent. Des études doivent être menées, en laboratoires de neurobiologie, pour s'assurer du bien-fondé de cette théorie.

 

7- Les explorateurs du ronron.


Le journal Effervesciences a édité un CD audio comportant plusieurs plages de ronronnement, avec ou sans mélodie musicale associée. Plus de 250 lecteurs ou internautes ont commandé ce CD pour étudier sur eux-mêmes les effets d'un ronronnement enregistré. Pour beaucoup, "ça ne vaut pas un vrai chat", ce qui est bien normal.
Une trentaine de " ronronautes " ont pris la peine de relater leurs impressions : en voici un petit florilège.

- Effet très net sur l'endormissement.
- En plus du bruit blanc du ronron familier, il y a, incorporée, une force de vie remarquable d'un être sensible, complexe, qu'est le chat.
- Relaxation profonde avec perception d'une lumière violette.
- Diminution immédiate et notable du stress
- J'ai constaté une activation de la circulation d'énergie avec picotements typiques dans les paumes de la main et des pieds.

Apres 1/4 d'heure, s'installe une respiration ample et profonde avec sensation d' apaisement.
L'écoute de ce CD doit se faire dans le calme, à faible intensité, si possible avec un casque. Ne pas grignoter, et trouver une position confortable.
L'écoute en voiture est formellement déconseillée.

 

Détendez-vous avec Rouky !

A la demande de nombreux "ronronautes" eux-mêmes férus de musiques douces et apaisantes nous avons enregistré 5 morceaux, variant de deux à six minutes, qui réalise un mixage très soigné entre des mélodies et le ronronnement de Rouky, lequel vient en appui dans le rythme et la régularité, avec toujours ce sentiment de présence féline que ne peut
s'empêcher de ressentir l'auditeur.

 

Ces musiques rythmées par le ronronnement de Rouky sont disponibles, tous ensemble ou séparément, par voie de téléchargement sur votre ordinateur, en format MP3.
Après téléchargement, vous pourrez les écouter sur votre ordinateur (avec un casque d' écoute, bien sûr), ou les graver sur un CD, ou encore les glisser dans un baladeur MP3. Du ronron le matin dans l'autobus, ça vous dirait ?

 

Article rédigé par le Dr. J.Y Gauchet (vétérinaire) dans son blog "Effervesciences".

 

"Le saviez-vous" - Info n.5 : La prédation est un besoin naturel.

01/08/2021

"Le saviez-vous" - Info n.5 : La prédation est un besoin naturel.

La survie de l'espèce, qu'elle soit chez l'homme moderne (homo sapiens), chez le chien domestique (canis lupus familiaris) ou chez le chat domestique (felis silvestris catus) est régie par 3 besoins vitaux qui sont : « La reproduction, les interactions sociales et la prédation ». 

Je me concentrerai ici sur la prédation sans rentrer dans des détails trop complexes afin de ne pas vous perdre ! Pour en savoir plus sur la prédation et l’agression (qui sont 2 comportements très différents que l’on confond souvent), je vous propose de lire mon livre « Mon chien est agressif – mode d’emploi » afin de mieux en comprendre les causes et de mieux adapter les solutions pour y remédier.

Tout d'abords, il faut savoir qu’un individu qui prédate n'est pas forcement mauvais ou méchant car il a recours à cette activité. C’est un besoin vital qui sert à se nourrir pour rester en vie. 

 

Pourquoi est-ce un besoin essentiel ?

L’être humain moderne n’est plus le chasseur-cueilleur d’antan mais il doit gagner son pain pour subvenir à ses besoins (et ceux de sa famille). A notre stade de l’évolution humaine, on retrouve une prédation élaborée qui s’exprime à travers des activités comme le jeu, le sport, des hobbies passionnants (…) dont on se délecte et qui procurent une satisfaction salutaire. Cela ne veut pas dire pour autant que les personnes pratiquants ces activités sont dangereuses, malsaines ou sadiques. 

 

Expliqué comme ceci, on comprend mieux le terme "besoin vital" et l’importance de ne pas porter de jugement envers celui qui pratique la prédation. Tout est une question d’équilibre, de limite et de diversification.

 

Certains chiens et certains chats ont un besoin de prédation plus important que d’autres. Les raisons sont multiples et très individuelles. On peut y retrouver les raisons suivantes mais la liste ci-dessous n’est pas exhaustive. 

 

  • L’empreinte génétique issue de la sélection faite par l’homme pour élaborer des races domestiques adaptées à des besoins spécifiques (chien de chasse, chien de troupeau, chat joueur/vif …) peut induire des réactions plus grandes face aux stimuli appétitifs qui motivent l’acte de prédation. De plus, que ce soit chez l’animal ou chez l’humain, l’empreinte épigénétique (l'influence du milieu sur l'expression des gênes) peut également influer sur les états impulsifs voire compulsifs calmés par des activités de prédation.

  • Les troubles physiologiques (maladies, affections, malformations, déficits…) provoquant des dysfonctionnements, des dégénérescences et/ou des douleurs ainsi que les troubles psychologiques et/ou un état émotionnel instable (trouble de l’homéostasie) peuvent induire une souffrance psychique (peur, anxiété, frustration, colère…) et une souffrance physique source de mal-être et de besoin d'apaisement.

  • Un environnement pauvre en stimuli permettant une nourriture cognitive et une satiété intellectuelle ainsi qu’un appauvrissement d’interactions sociales permettant la bonne compréhension du milieu social et environnemental dans lequel évolue l’animal peuvent induire un mal-être et un besoin important de prédater.

  • Un problème concernant le nourrissage et/ou la nourriture donnée à l'animal tel qu'un des déficits exposés ci-après  peuvent être des sources de comportements de prédation :
    • 1e - Un déficit dans les apports nutritionnels individuels (respect du besoin énergétique d’entretien) lié à une malnutrition ou à un dysfonctionnement organique.
    • 2e - Un déficit dans les rituels de nourrissage respectant les préférences alimentaires de l’animal en matière de saveurs, de textures, de fréquence d’ingestion et de satiété.
    • 3e - Un déficit de l’environnement sécure permettant le plaisir et l’apaisement provoqués par le nourrissage.

 

Que traduit le besoin de prédater ?

 

En synthétisant, je dirais que la prédation est un indicateur de certains besoins (sous le coup de l’impulsion) qui permettent d’extérioriser un trop-plein émotionnel. A contrario, la prédation est un indicateur du besoin de faire le plein de « quelque chose » pour se remplir physiquement ou psychologiquement afin de se réguler et d’apporter à son corps et à son esprit, la nourriture dont il a besoin pour survivre ou pour mieux vivre.

 

Il est indiqué de porter une grande attention à un animal qui détruit, déchire ou mâchouille beaucoup. Il faut également être vigilant envers ceux qui ingèrent vite ou en grand volume leur nourriture (comportement compulsif) ou qui ingèrent toute sorte d’objets (PICA) et/ou de végétaux & minéraux (herbes, plantes, terre …). Idem pour les chiens ou les chats qui partent à toute vitesse sur une masse ou un objet en mouvement (jambes, vélos, oiseaux…).

 

En ce sens, il est important de ne pas minimiser les réactions d’un individu qui présente un comportement de prédation. Il faut évaluer (noter) les raisons qui pourraient engranger un mal-être chez lui en reprenant la liste des raisons exposées au-dessus. Puis il faut se demander selon sa race et sa personnalité propre (génétique, apprentissages et expériences passées), quels seraient les leviers qui l’aideraient à réguler ses besoins afin de lui apporter l’assouvissement dont il a besoin pour que son comportement de prédateur soit plus pondéré.

 

 

Comment faire baisser les réactions exacerbées liées à la prédation ?

 

Des biais alternatifs existent et ne nécessitent pas forcement de condamner une proie en la laissant à la merci du prédateur tueur. Pour trouver ceux qui apporteront le meilleur apaisement, il faut bien connaitre les phases de la prédation et les préférences de l’individu afin de le rediriger vers des activités adaptées. Il est également important de travailler sur la régulation neurochimique afin d’influer sur la canalisation, la motivation, la baisse de l’impulsivité, le retour au calme, la sensibilité et la stabilité émotionnelle du prédateur (…).

 

Rien ne sert d’accabler ce dernier car la prédation est dictée par des circuits neuronaux spécifiques qui ne passent pas par les zones cérébrales impliquées dans l’empathie. A certains moments de la prédation (notamment en phase consommatoire), d’autres réactions automatisées (activées par le stimulus déclencheur) sont liées au fonctionnement mécanique du cerveau (production d'hormones spécifiques sous influence du cerveau reptilien) associé aux acuités sensorielles de l'animal et à ses réponses physiologiques. Tout ceci met l’individu dans un état dit « second ». Dans cet état, l’animal est déconnecté et ne peut ni rationnaliser ni répondre correctement aux sollicitations de son environnement social. Il n'est plus à l'écoute des autres et il n'est plus contrôlable pendant ces moments. 

 

Il est donc important d’anticiper ces phases de déconnexion, de conditionner l’individu pour garder son attention dans les contextes pré-déclencheurs et de répondre correctement à ses besoins spécifiques à travers des biais compensatoires pour tenter d’équilibrer la balance interne « bien-être/mal-être » de l'animal afin qu’il n’en ressente pas un besoin indéfectible de prédater.

 

 

Que retenir des animaux qui pratiquent la prédation ? 

 

En conclusion, la prédation n’est pas un gros mot et les prédateurs ne sont pas forcement des psychopathes avides de sang. Il ne faut pas oublier que ce comportement est naturel, qu’il est partagé par les humains, les chiens et les chats car il est vital à la survie de leur espèce respective. Rien ne sert de juger car il faut comprendre le sens des réactions de tout être vivant pour l’appréhender dans son individualité. Il faut principalement les accepter comme ils sont et les aider à refreiner cet instinct primaire s’il devient compulsif (trop fréquent) et dangereux pour eux-mêmes et leur environnement. 

 

Si vous avez un animal présentant un comportement exacerbé de prédation et que vous avez besoin d’aide pour en prévenir les effets délétères, n’hésitez pas à contacter un professionnel qui vous expliquera les causes de ses réactions et vous indiquera les biais et activités redirectrices adaptées pour pondérer ou répondre correctement à ce besoin .

 

Article rédigé par Valérie Cantaloube (comportementaliste pour chien & chat).